LE CARAVAGE ... Un chef d'oeuvre sort de l'ombre...
Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage, est un peintre italien baroque, né à Milan en 1571 et mort à Porto Ercole en 1610. Son surnom lui viendrait du village lombard d'où ses parents étaient originaires. Il serait parti à cinq ans de ce village pour fuir la peste dont son père sera victime en 1577. A 13 ans il entre dans l'atelier de Simone Peterzano, un peintre maniériste.
Quand il perd sa mère en 1590 il part à Rome. Il y vivra parmi le peuple, une vie difficile qui influencera son oeuvre. Il est accueilli dans l'atelier du Chevalier d'Arpin où il peint des fleurs et des fruits, le commencement du genre de la "nature morte". Le cardinal Francesco Del Monte mécène des artistes lui achètera plusieurs tableaux et assurera sa protection.
Aujourd'hui, c'est un chef d'oeuvre sorti de l'ombre, dont je vais vous parler : la "Madeleine en extase"...
Ce tableau découvert il y a quelques années dans une collection privée, est-il une oeuvre du Caravage ? Cette peinture a disparu à Naples en 1610 après la mort de l'artiste. Devenue une oeuvre mythique dont l'image fut copiée à de nombreuses reprises, des experts vont devoir se prononcer. L'époque est à l'image du peintre, violente, attachante et passionnée. Cette oeuvre est indissociable des quatre dernières années du Caravage entre génie et tragédies. Un homme dont le talent fut reconnu par tous mais qui fut condamné par ses mauvais penchants.
Cela commence par la restauration de l'oeuvre ...
Mais revenons sur sa découverte. C'est en Ombrie, pas très loin de ce petit village que les propriétaires du tableau (qui souhaitent garder l'anonymat) ont su remarquer dans la petite collection dont leur famille avait hérité, une oeuvre pas comme les autres. Etait ce une femme enceinte ou une femme malade, avec ce ventre gonflé ? Ils vont faire appel à une très grande historienne de l'art, Mina Gregori. En observant les mains de Madeleine, elle a la certitude d'une éxécution du Caravage, parce que les passages extraordinaires de tonalité sur les doigts, sont une chose qu'un copiste ne peut absolument pas répeter et reproduire. Elle confirme, entre autre, que la beauté et la finesse des cheveux sont l'oeuvre d'un maître de toute première importance. Elle fut terriblement émue à l'étude du tableau parce que trouver un original comme celui ci est de grande importance dans la vie d'un expert. Surtout quand il s'agit du Caravage. Elle va leur demander de chercher tout document ou n'importe quoi qui se réfère au tableau.
Alors ils vont chercher dans le grenier de leur ancêtre et vont trouver deux livres d'inventaires rédigés au 19ème siècle, suite à deux héritages et qui faisaient mention de ce tableau.
Et surtout ils vont récupérer ce petit papier qui semblait être une signature et auquel personne n'avait jamais prêté attention. Personne ne lui avait jamais accordé d'importance. Ce document mentionne le nom de Caravage mais quelle peut être sa relation avec le tableau ?
La réponse se trouve dans l'itinéraire personnel de Caravage et dans les quatre dernières années de son existance.
Nous sommes à Rome en 1606. Caravage a 35 ans.
Il est célèbre pour sa nouvelle manière de peindre qui rompt avec l'art de la Renaissance.
Une oeuvre entre ombre et lumière, associée à sa forte personnalité et à son caractère ombrageux, d'après ses premiers biographes dont Giovanni Pietro Bellori qui déclare en 1672, " sa manière de peindre était en accord avec sa physionomie et son aspect. Il était sombre de peau et avait des yeux sombres, des cils et des cheveux noirs et tel il apparut naturellement dans sa peinture. Il se montrait fort négligent des soins corporels et des années durant il prit ses repas sur la toile d'un portrait qui lui servait de nappe, matin et soir."
L'homme est sombre et violent, c'est l'image qui sera transmise à la postérité, de l'artiste maudit tel qu'il va exister jusqu'au début du 20ème siècle. C'est un artiste qui ne dessinait pas ! Il peignait, dirait-on, avec ses tripes, chose impensable pour l'époque. Après avoir peint plusieurs heures dans la journée, il rôdait la nuit de par la ville, épée au flanc et s'adonnait au métier des armes montrant ainsi qu'il se souciait de tout autre chose que de son art.
Caravage n'est pas chevalier. Il n'a donc aucun droit de porter l'épée. Mais il bénéficie de protections puissantes et il en abuse bien trop souvent. Arrêté à plusieurs reprises par des policiers, la nuit, ses provocations le conduisent en prison.
Il passe plusieurs jours dans les cellules de Tor Di Nona avant que l'un de ses amis influent ne lui vienne en aide et qu'il soit libéré.
Pour une noble personne, s'imaginer trainer dans les rues de Rome la nuit, en 1605 autrement qu'avec une escorte, était impensable. Les tavernes sont tenues pas des bandes, les rues phagocitées par des voyous. C'est une des particularités du Caravage qui bien qu'il ait accès aux princes et aux plus grands collectionneurs, a continué à fréquenter les tavernes et les mauvais garçons ainsi que les prostituées. Caravage est un bagarreur et plusieurs plaintes sont déposées à son encontre comme celle d'un aubergiste auquel, mécontent, il a lancé un plat brûlant au visage. Ou celle d'un notable qui affirme qu'une nuit le peintre l'a violemment frappé du pommeau de son épée pour une histoire de femmes.
Et cela alors qu'au même moment il travaille pour les plus belles églises de Rome et ses plus riches collectionneurs et devient le plus grand peintre de son temps.
Mais Caravage est un homme scandaleux, violent dans son art comme dans sa vie. C'est ainsi qu'un soir de l'été 1606 à deux pas de son atelier, il est entrainé dans un duel qui va mal tourner. Ranuccio Tomassoni est un homme sulfureux, tout à la fois policier et proxénète. Peut-être s'affrontent ils pour une dette de jeu peut-être aussi pour de vieilles rancunes. Bléssé, Tomassoni meurt quelques heures après le combat. Grièvement bléssé à la tête, Caravage quitte Rome pour se réfugier dans l'un des fiefs des Colonna. Cette famille princière d'origine médiévale possède de nombreux domaines en Italie.
Depuis son enfance Caravage est sous la protection de la Marquise Colonna. Elle va le faire soigner et le cacher. Au bout d'un mois un procès condamne Caravage au bannissement et à la peine de mort et ce quel que soit l'endroit où se trouve l'artiste.
"Un Christ à Emmaüs" est achevé pendant sa convalescence chez les Colonna.
Réfugié à Naples, alors territoire espagnol, il est à l'abri de la police du Pape et de sa condamnation.
Naples est une ville où se cotient le faste de palais grandioses ...
Et un habitat plutôt misérable.
Comme si tout le monde ignorait qu'il est recherché par la police, Caravage reçoit beaucoup de commandes et fort bien payées. C'est le cas pour "Le Mont de Piété de la Miséricorde" un de ses premiers tableaux peints à Naples. La réputation de Caravage grandit.
Et pourtant il va décider d'aller à Malte, début d'un périple qui va durer 2 ans et à l'issue tragique.
Comprendre cette phase de son existence est aujourd'hui essentiel pour percer le secret des documents découverts par les propriétaires du tableau. C'est à Rome qu'ils vont charger Orietta Verdi, historienne spécialiste des archives de l'histoire de l'art, de cette tâche.
Elle va étudier en premier ce qu'elle appelle le "petit papier". La première ligne indique "Madeleine renversée de Caravage" Le mot "renversée" l'interpelle car les versions de ce tableau s'appellent "Madeleine en extase". Ensuite on peut lire "Chia". Or on sait que c'est à Chia que résidait la protectrice de Caravage, la Marquise Colonna. Vient ensuite "ceci pour le bénéfice du Cardinal Borghèse de Rome".
Nous savons que le cardinal Borghèse était un personnage très puissant à cette époque. Il était secrétaire d'Etat, neveu de Paul V Borghèse le souverain pontif règnant. Mais surtout c'était un collectionneur avide de Caravage.
Il possédait déjà plusieurs tableaux de Caravage qu'il était parvenu à se procurer à Rome. Et d'après ce que nous dit le papier, il revendiquait, il convoitait ce tableau "Madeleine renversée"
Les deux inscriptions qui se trouvent en haut à gauche et en bas, à droite, dans un premier temps ont paru assez énigmatiques.
Le "3. di 19" pourrait faire croire qu'il s'agit d'une date... Mais l'historienne pense plutôt à un chiffre correspondant à un élément d'une liste de 19 éléments différents. Et les deux dernières lettres "f et f" avec un point, cela pouvait ressembler à ce que l'on peut trouver sur beaucoup de documents, c'est à dire la signature qui signifie "faccio fidele", soit "je garantis l'exactitude".
En ce qui concerne les 2 livres d'inventaires il s'agit d'une première liste de tableaux trouvés dans le palais du Comte Pacelli de la ville de Terni en 1864. C'est un inventaire rédigé par un expert qui s'appelle Filippo Angeli, restaurateur de profession mais aussi artiste peintre.
Lequel au numéro 6 de sa liste indique une toile représentant la Madeleine mourante, école de Caravage, estimée à 100 écus.
Le mystère s'épaissit à la lecture du deuxième inventaire, une liste dressée vingt ans plus tôt dans la ville de Pérouse pour une autre famille les Canali. Ici la "Madeleine mourante" est attibuée à Le Guerchin, un peintre italien dont on confondit souvent les oeuvres avec celles de Caravage quand ce dernier tomba dans l'oubli...
Tout simplement parce qu'il existait un air de famille entre les deux artistes.
Mais alors pourquoi soudainement en 1864 alors que Caravage était largement oublié, son nom a t il fini par réapparaitre ? Et comment expliquer que le tableau soit passé de la famille Canali à celle du Comte Pacelli ? Etaient ils parents ? L'enquête se poursuit à Pérouse aux archives d'Etat pour consulter les inventaires des patrimoines et les testaments.
Voici l'enveloppe qui contenait le testament et qui était fermée de chaque côté. Elle était close avec des sceaux tout autour.
Et c'est celui de Pietro Canali qui lègue à son "bien aimé neveu, Francesco Pacelli 2000 écus, sa montre d'or".
Et voilà la connexion établie ; ils étaient bien en famille...
Et c'est finalement l'épouse de Pietro Canali qui lèguera, à sa mort, la "Madeleine en extase" à Francesco Pacelli. Premier mystère résolu, il faut maintenant remonter dans le passé jusqu'à l'époque de Caravage pour reconstruire l'arbre généalogique de la famille Canali et peut-être identifier la personne qui aurait pu acquérir le tableau.
C'est à Pérouse que l'on retrouve la maison de Giuseppe Canali, le père de Pietro, où l'on peut voir une belle Madeleine moribonde (aujourd'hui on dit "en extase") de Le Guerchin. C'est très important de constater qu'en 1784, soit 80 ans avant l'inventaire Canali, nous savons que le tableau de La Madeleine se trouve déjà dans la maison Canali à Pérouse. Les Canali font partie d'une dynastie de marchands de soie. Mais il est impossible d'y retrouver leur trace avant la fin du 17ème siècle. Où étaient ils installés à l'époque de Caravage ? C'est Francesca Curti, historienne de l'art, qui va les retrouver au sud de l'Italie à Naples. Et notamment Giovanni Andréa Canali, très actif au début du 17ème siècle comme marchand de soie, était aussi responsable des décisions d'un Vicaria Royal de Naples. C'était un tribunal qui s'occupait des contentieux civils. Et donc des héritages ! C'est peut-être un hasard mais au moment même de la mort de Caravage, Giovanni Andréa Canoli était magistrat royal au tribunal de Naples et s'occupait des héritages contestés. Existe t il un lien entre cet homme et les tout derniers tableaux du Maitre ? Cette question est désormais au coeur de l'enquête.
Au mois de juillet 1607 Caravage se présente devant les fortifications de La Valette, une ville alors en pleine reconstruction. Malte, c'est une étape vers le pardon du Pape et l'espoir d'un retour rapide vers Rome. Caravage espérait recevoir la croix de Malte, accordée aux hommes qui s'étaient illustrés pour leurs mérites et leur vertu.
Il fut accueilli à Malte par le 54ème Grand Maitre Alof de Wignacourt, Seigneur français. Il fit de lui un portrait qui le séduisit. Accéder au rang de chevalier lui offrifait une certaine immunité. Mais l'Ordre de Malte est un Ordre militaire et Caravage n'est pas le mieux qualifié pour y être accepté vu ses antécédants judiciaires. Il fallait avoir beaucoup de quartiers de noblesse, ce qu'il n'a jamais eu. Par contre Alof de Wignacourt a besoin d'un peintre pour décorer sa nouvelle capitale, La Valette. Il fait écrire à Borghèse pour lui demander l'autorisation exceptionnelle d'ordonner un meurtrier :
"Très Saint Père, Comme le Grand Maitre de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem souhaite honorer certaines personnes dignes et vertueuses, il prie humblement Votre Sainteté de daigner lui accorder l'autorité et le pouvoir, pour une fois seulement, d'être en mesure d'honorer et de décorer avec l'habit de Chevalier Magistral, deux personnes qu'il favorise. Nonobstant le fait que l'un des deux a auparavant commis un homicide au cours d'une rixe, il prie de considérer cela comme une faveur très spéciale pour le grand désir qu'il a d'honorer de si vertueuses et dignes personnes".
Quelques semaines plus tard, le Pape répond positivement à la requête du Grand Maitre et Caravage peut être ordonné Chevalier. Et puisque tout nouveau membre, en remerciement de sa nomination, doit faire un don important à l'Ordre de Malte, Caravage lui offre un tableau de très grande taille qu'il éxécute pour la nouvelle cathédrale de La Valette, la décollation de Saint Jean Baptiste.
C'est là que Caravage montre tout son génie. Il part de l'obscurité et il y ajoute la lumière. C'est la clé de son clair-obscur. Et c'est la raison pour laquelle ses personnages sont si parfaitement ciselés et définis dans une magnifique qualité tri dimensionnelle. De sorte que quand vous vous trouvez devant le tableau vous pensez que les représentations que vous voyez sont réelles.
Au départ son art a choqué parce qu'il s'est débarassé de tous les idéaux de la Renaissance. Il n'y a pas de personnage idéalisé, de visage de la Vierge, pas d'arrière plan, pas de collines toscanes, non plus d'angelots qui descendent du ciel. Aucun signe de rédemption, il s'agit simplement d'une tragédie, du terrible meutre d'un homme.
La décollation est l'unique tableau jamais signé par Caravage !
Frère Michelangelo Merisi, son nom de naissance, est inscrit dans le sang du Baptiste égorgé. Une signature que l'on interprète souvent comme un signe de pénitence pour le meurtre dont il s'est rendu coupable.
A Malte il peint encore quelques oeuvres dont le Saint Jérôme commandé par l'un des chevaliers supérieurs.
Caravage a obtenu ce qu'il voulait. Et pourtant, un soir, il est pris dans une bagarre dans la maison d'un Chevalier de Premier Rang personnage important et noble. La bagarre est dure puisqu'il y a plusieurs bléssés. Un coup de feu est tiré et une semaine plus tard Caravage est arrêté et incarcéré. Combien de temps restera t il en prison ?
Caravage est toujours aidé par quelqu'un dans sa vie ce qui signifie que probablement, en plus d'être caractériel, borderline comme on dirait aujourd'hui, il avait une personnalité qui suscitait de la sympathie, de l'amitié.
Caravage a probablement bénéficié de complicité pour s'évader. A son procès il sera jugé par contumace et exclus définitivement de l'Ordre de Malte. Il vient de se faire de nouveaux ennemis. L'Ordre de Malte est une organisation puissante et tentaculaire. Pour Caravage le danger fera désormais partie de son quotidien.
Retour à Rome où le "petit papier" continue à faire l'objet de beaucoup d'attentions. L'étude paléographique lui reconnait des similitudes avec l'écriture de Caravage et une datation au début du 17ème siècle. L'encre utilisée fera aussi l'objet d'une étude poussée. Elle contient divers éléments qui lui confèrent là aussi la même période. Par aileurs, on constate que le papier a fait l'objet de pliures qui contiennent des traces d'éléments minéraux de contamination. Ils ne font pas partie de la composition du papier. Cela laisse supposer qu'il a été en contact direct avec la toile du tableau.
Les pliures lui ont permis d'être placé à l'arrière du tableau. Ce qui expliquerait que la peinture l'ait très légèrement contaminé. Le scénario est cohérent mais ce n'est qu'une simple hypothèse. Tout va changer quand à Paris dans l'atelier de restauration on fait une découverte inattendue : en préparant le traitement de la toile du tableau qui déformée provoque des dommages sur la peinture. Avec le temps la toile, composée de fibres naturelles a rétréci et provoque comme des petits reliefs (des craquelures) en surface. Il faut la séparer du chassis sur laquelle elle a été fixée. C'est en les dissociant que l'employé va découvrir un deuxième cadre entoilé au dos de l'oeuvre. On voit la trace du tableau sur la toile de fond. Normalement quand un tableau est terminé on colle une deuxième toile, vierge, directement au dos du tableau, sans cadre. C'est l'entoilage.
Ici la particularité est qu'il y a 2 cadres l'un dans l'autre. Ce détail va s'avérer très précieux pour la suite de l'enquête.
Une fois la toile retendue, elle fera l'objet de retouches de peinture qui se confondront avec la toile d'origine. Ensuite, le tableau sera mis à la disposition des experts.
Octobre 1608 tout juste évadé de la prison de Malte, Caravage débarque à Syracuse. Il va rester un an en Sicile et se rendra ensuite à Messine puis à Palerme. Il fuit tout autant la condamnation du Pape que la vindicte des chevaliers de l'Ordre de Malte qui ne vont pas manquer de venger l'humiliation de son évasion. Et pourtant, tout juste arrivé, il n'a aucune difficulté à obtenir de nouvelles commandes.
L'enterrement de Sainte Lucie, le très grand tableau qu'il réalise ici pour l'église éponyme, inaugure une nouvelle manière de peindre. Est ce la marque d'un homme désormais sans repères ou celle d'une profonde inquiétude qui aurait bouleversé son art. La gamme des couleurs est restreinte, les teintes sont pâles. Les personnages qui occupent à peine un tiers du tableau semblent s'effacer dans un univers qui les dépasse. Ici encore Caravage est payé une fortune pour ses tableaux mais son exil ressemble de plus en plus à une fuite éperdue. Il s'habille médiocrement, est toujours armé, ce qui plus que tout, le fait ressembler à un reître plutôt qu'à un peintre. Il dort tout habillé avec à sa ceinture la dague qui ne le quitte jamais. En Sicile il se sent pourchassé par ses nombreux ennemis.
Alors il retourne à Naples en octobre 1609 où il est accueilli dans le palais de la Marquise Constanza Colonna sa protectrice de toujours. Sa peinture est maintenant celle d'un homme pressé qui synthétise ses idées en quelques coups de pinceau. Les traits des personnages sont moins précis qu'autrefois, il résume la réalité plutôt qu'il ne la représente fidèlement. On dit alors qu'il peint une oeuvre en à peine trois jours. Il se dit qu'il sent sa fin proche. Un jour qu'il se tenait devant la porte d'une taverne il se fait encercler par des hommes armés qui le blessèrent au visage. Qui sont ces hommes qui lui veulent du mal ? Des envoyés de l'Ordre de Malte qui veulent le punir de s'être évadé ? Ou bien vengent ils la famille de Ranuccio Tomassoni que Caravage a assassiné trois ans plus tôt ?
Caravage est donné pour mort, il n'est que défiguré.
Désormais son seul espoir c'est Borghèse alors en pleine constitution d'une immense collection. Le cardinal Borghèse est le neveu du Pape, et par conséquent un homme d'une très grande influence et qui peut obtenir la grâce de Caravage.
En échange, le peintre lui envoie l'image d'un David brandissant la tête tranchée de Goliath, une tête qui n'est autre que son portrait. Caravage peint ensuite un Saint Jean Baptiste lui aussi destiné au cardinal. Mais il ne lui enverra pas ; il compte l'emporter avec lui dans son voyage vers Rome et le lui remettre pour le remercier de son intervention. Il lui promet aussi un autre tableau représentant la Sainte Madeleine, vraisembleblement la Madeleine en extase.
Au début du mois de juillet 1610 il embarque enfin pour son retour à Rome. S'il fait ce voyage c'est qu'il a reçu la nouvelle de sa grâce. Il emporte avec lui deux représentations de Saint Jean Baptiste et le tableau de la Madeleine en extase. Mais les chroniqueurs affirment qu'il y a dans ses malles plusieurs autres tableaux, dix oeuvres en totalité prétendent certains d'entre eux. Il a prévu de s'arrêter à la première escale du bateau, dans le petit port de Palo Laziale qui n'est qu'à quelques kilomètres de Rome. Mais contre toute attente il est arrêté par des policiers qui le mettent au cachot. Il y restera trois jours tandis que le bateau repartira sans lui, en direction de Porto Ercole en Toscane avant de faire le voyage de retour vers Naples. A bord sont restés les effets personnels de Caravage, dont tous ses tableaux qui sont aussitôt remis à sa protectrice, la Marquise Colonna. Il a débarqué à Palo Laziale parce qu'il pensait que c'était un port sûr. parce qu'il se trouvait en territoire des états pontificaux. Les policiers qui vont l'arrêter n'ont pas reçu la nouvelle de la grâce. Une fois libéré contre une grosse somme d'argent, Caravage parcourt les 100 kilomètres qui le séparent de Porto ercole. Mais il n'a pas la moindre chance de récupérer ses tableaux et il meurt d'épuisement à son arrivée.
A Rome où l'on attendait son retour, ce fut la nouvelle inattendue de sa mort qui parvint, suscitant l'affliction de tous.
C'est par l'entremise du représentant de Scipione Borghèse à Naples, un certain Deodato Gentile que la suite de l'histoire peut être reconstituée. Le cardinal lui a demandé de s'enquérir des tableaux qui lui étaient destinés et que Caravage devait lui apporter. Le 29 juillet 1610, dix jours après la mort de Caravage, Deodato Gentile écrit une lettre au secrétaire du cardinal Borghèse à Rome.
La lettre dit que les effets personnels du peintre ont été apportés au palais de la Marquise Colonna. Et que lui même s'y est rendu pour vérifier si tous les tableaux étaient bien arrivés. Il dit en avoir trouvé seulement trois. Deux San Giovanni et une Madeleine. Le nonce apostolique rassure ensuite le cardinal lui disant qu'il a prié la marquise de ne laisser voir les tableaux à personne. Même si ensuite il ajoute que le cardinal pourra les obtenir à la condition que soit satisfaites les obligations envers les héritiers et les créditeurs, vu que Caravage est mort sans laisser de testament.
Deux jours après, une autre lettre d'un ton très agité, inquiet de Deodato Gentile avertit le cardinal Borghèse que les tableaux ont été saisis chez la marquise par les magistrats royaux dont personne ne sait de qui il s'agit...
Face à cette situation la Marquise Colonna qui avait la responsabilité de la garde, en particulier des oeuvres destinées au très puissant Broghèse à Rome va décider d'établir une liste de tout ce qui avait été rapporté chez elle. Dix neufs éléments au total parmi lesquels les tableaux avaient le plus de valeur. Et donc nous pouvons proposer une explication du 3. di 19. C'est la Madeleine en extase qui devait porter le numéro 3 de la liste des 19 éléments. C'est alors que l'entoilage des tableaux a été dissocié et que le petit papier a été plié et glissé entre les deux toiles avant qu'elles ne soient réunies.
Reste à savoir quel magistrat royal en 1610 aurait pu saisir le tableau chez la marquise Colonna. Pourrait il s'agir de Giovanni Andrea Canali le patriarche de la famille ? Un homme qui s'occupait justement des successions compliquées au tribunal de Naples... et dont les descendants ont hérité de la Madeleine en extase. La clé de l'énigme pourrait se trouver dans les deux inventaires du tableau. Le premier l'attribue au Guerchin alors que le second, réalisé vingt ans plus tard par Philippo Angeli indique qu'il s'agit d'une oeuvre de l'école de Caravage. Qu'est ce qui a bien pu faire changer l'attribution qui tenait depuis au moins 150 ans ? Angeli ne se sent pas d'affirmer avec une totale certitude qu'il s'agit d'un Caravage alors il écrit "école de Caravage".
Ces trois pièces à conviction racontent donc l''histoire d'un tableau éxécuté par le peintre lui même.
L'enquête d'Orietta Verdi et Francesca Curti montre que cette version de la Madeleine en extase serait donc une oeuvre authentique de Caravage.
C'est une histoire exceptionnelle dans le monde de l'art.
Si Mina Gregori l'a authentifié, d'autres spécialistes doivent se faire une opinion pour que progressivement se forme un consensus qui reconnaitrait le caractère original du tableau.
Aujourd'hui c'est au tour de Pierre Curie, Directeur du Musée Jacquemart-André à Paris de l'expertiser et son premier regard ne lui est pas très favorable. Toutefois, passée cette première impression et après examen des zones les plus sombres du tableau, en haut à gauche, son regard va changer.
Avec une lumière puissante, une croix et la couronne d'épines vont apparaitre. Il admet que l'oeuvre est très belle, très sombre et lumineuse en même temps.
Par contre, le crâne en bas à droite ne correspond pas aux crânes habituellement peints pas Caravage. Il parait presque désarticulé contrairement à ceux peints par Caravage.
Dans les Saint François et Saint Jérôme ils ont une consistance minérale presque réaliste.
Or celui ci ne leur ressemble pas du tout. Peut-être faut il envisager que Caravage ait laissé un assistant le réaliser...
On n'a jamais la certitude qu'un peintre a réellement peint un tableau même quand il a bien signé son oeuvre. Il faut laisser parler le regard, l'analyse technique, la compréhension pour se faire une opinion, qui ne reste qu'une opinion. Rien n'est jamais définitif.
Il faudra peut-être des années encore avant que la main de Caravage soit reconnue de manière unanime. Mais cette version de la Madeleine en extase, tout juste sortie de l'ombre, a désormais tout pour convaincre. A la fois pour le style de sa peinture, pour son éxécution remarquable et pour l'histoire romanesque de sa redécouverte.
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Cette enquête sur la "Madeleine en extase" a été réalisée avec le concours d'ARTE.
Qui sera le prochain peintre à retenir mon attention ? Aucune idée pour l'instant ...
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@ bientôt ...
LE SÉCALONIA ...
Bien connu des solognots, ce restaurant s'appelait Le Lion d'Or ...
Il est resté fermé très longtemps quand ses propriétaires sont partis en retraite...
Mais depuis cet été les choses ont bougé...
Des tranchées ont commencé à balafrer le jardin ...
D'étranges machines ont survolé les toits du village ...
Pas de doute ... Les travaux ont commencé !
A l'intérieur aussi, ça bouge ...
Le fameux "living" est rajeuni avec un aérogommage fort réussi ...
Une fois en place, il rend bien ...
Plutôt chouette le résultat, non ?
Installer un bar contemporain avec son zinc traditionnel ...
Et le voilà garni ...
Le petit comptoir d'accueil est arrivé lui aussi ...
Il a trouvé sa place, ici ...
Quelques essais furent nécessaires pour que chaque chose trouve son bon emplacement ...
Quand une vieille maison solognote à colombages côtoie un meuble contemporain ...
Voilà le résultat ...
Quelques luminaires judicieusement placés ...
Des tableaux ...
Quelques meubles de famille ...
Un peu de gourmandises ...
Des murs aux coloris très actuels ...
Une décoration typique de la Sologne ...
Tout comme on aime ...
Sans oublier le confort moderne. Et dire que l'après midi même les derniers coups de pinceaux étaient donnés.
Finalement tout est prêt pour ce soir.
Bluffant ...
Justement, nous y voilà ... C'est l'inauguration ...
Un public chaleureux et admiratif a répondu présent ...
Les anciens propriétaires (à gauche) Mr Martin et son épouse Josiane ont officié ici durant plus de quarante.
Ce soir ils passent le flambeau à Vincent & Catherine Barroche ...
Tous nos voeux de réussite les accompagnent ...
Que la fête commence et longue vie au Secalonia ...
Il ne manquait plus que la carte de visite que voici ...
Et vous n'avez plus qu'à réserver !
Pour moi, c'est chose faite... je serai parmi les premiers clients...
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Comme vous j'ai été curieuse de connaitre l'origine de ce nom Sécalonia ...
Il suffit de poser deux suffixes "SEC-AL-ONIA" ...
Hydronyme tout indiqué pour désigner une région marécageuse, ce que fut la Sologne pendant très longtemps ...
Sécalonia ... Sealogne ... Sologne ...
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@ bientôt ...
PABLO PICASSO Inventaire d'une vie (suite et fin)
Depuis que Picasso s'est installé à Vallauris, il fabrique des dizaines de céramiques, tous les jours.
En un an à peine il a fabriqué plus de deux mille pièces
Depuis le printemps 1949 la famille s'est agrandie.
Il appelle sa fille Paloma en souvenir de la Colombe de la Paix qui lui a été commandée
C'est après cette période de grande paix qu'il va s'essayer à l'assemblage d'objets
Qui donneront naissance à ses premières sculptures
Ici la guenon et son petit
Puis la chèvre que son fils Claude récupèrera plus tard.
En effet, à l'intérieur se trouve une des voitures que son père lui a subtilisée pour remplir sa sculpture...
Ces sculptures sont des hymnes à la fécondité et à la maternité.
Ces sculptures seront une des plus incroyables découvertes lors de l'inventaire de Picasso.
Au nombre de 1200 il les aura gardées dans sa maison de Mougins comme un trésor très impressionnant.
A Vallauris Claude et Paloma avec Françoise forment un cocon familial qu'il sera difficile de préserver
Ses relations avec Françoise se dégradent avec les voyages incessants que fait Pablo.
Françoise relève le défi des familles recomposées en accueillant Paul et Maya à Vallauris
Mais Françoise éprouve le besoin de s'isoler
Elle quitte Picasso pour Paris, à la fin de l'été 1953 avec ses enfants
L'artiste n'y croyant pas lui déclare : "on ne quitte pas un homme comme moi"
Pour toute réponse elle lui dit "Wait and see" ...
Le peintre a laissé échapper son modèle. Le minotaure est à terre mais il se rélève comme toujours, prêt à tout pour séduire une nouvelle compagne. Il compte sur son regard si particulier dont les andalous disent "Nous, Espagnols, pouvons séduire une femme rien qu'avec nos yeux"
Il a remarqué Jacqueline Roque ...
Elle entre immédiatement dans sa peinture
En novembre 1954 il perd à nouveau un ami cher, Henri Matisse.
Quand Picasso change de femme, il change d'amis, il change de maison. C'est à ce moment qu'il découvre sa maison "La Californie"
Où il s'installe avec Jacqueline.
La douceur de l'été cannois ...
Réunit les enfants de Picasso ...
Y compris Paul qui admire et protège son père autant qu'il le peut.
Depuis la mort d'Olga en 1955 il est à nouveau libre de se marier; ce qu'il fait en épousant, dans le secret, Jacqueline en 1961. Il a 80 ans. Cette dernière a réussi en 1960 à faire reconnaitre les enfants de Picasso, Claude et Paloma. Ils portent désormais le nom de Ruiz Picasso. C'est en 1974, à la mort de son père que Maya obtiendra ce même droit. Le temps a fini par reconnaitre la famille de Pablo, telle qu'il l'avait inventée.
Mais la succession va être bousculée en juin 1975 par la mort prématurée de Paul, le fils ainé. Paul qui avait soutenu ses frères et soeurs dans leur quête de reconnaissance, meurt à 54 ans, à peine plus d'un an après son père.
La succession accueille désormais Marina, la fille de Paul issue de son premier mariage ...
Et Bernard, son demi-frère âgé de 15 ans.
C'est à Notre Dame de Vie, sur les hauteurs de Mougins, que Pablo et Jacqueline vivent désormais. L'artiste devient frénétique devant son chevalet.
Il griffonne ces quelques mots sur un carnet ...
Picasso revient aux obsessions qui ont guidé toute sa vie de peintre, le baiser ...
L'aubade ...
L'étreinte ...
Seul son travail aura compté dans sa vie. Dans les brumes de l'âge Pablo qui a maintenant 85 ans se ferme aux autres.
Jacqueline écarte de la maison tous les visiteurs dont les enfants du peintre.
Rien ne doit plus jamais le détourner de son oeuvre et de ce qu'on a appelé "la période finale" qui sera somptueuse.
De 1968 à 1972 il réalise le plus beau des testaments.
Que souhaiter de mieux que de mourir les pinceaux à la main, souffle Picasso
Au milieu de centaines de peintures qui ont envahi toutes les pièces de Notre Dame de Vie, Picasso passe son 90ème anniversaire loin de la ferveur d'un monde dont il s'éloigne, enfermé à Mougins.
En juin 1972 il s'apprête à voir la mort en face ; il peint son auto-portrait avec des yeux exhorbités comme s'il avait vu sa propre mort.
Dernier dessin tourmenté, à l'encre de Chine ...
dernières étreintes érotiques.
Extrême solitude d'un artiste qui ne veut plus voir personne.
Jacqueline, épuisée, éclate en sanglots, à bout de forces dans une ambiance de fin de règne douloureuse.
En ce dimanche 8 avril 1974 Pablo a le souffle court. Il parle d'Apollinaire, de ses amis d'autrefois.
Où es tu Jacqueline demande-t-il ? Elle appelle le médecin.
"Nous l'avons déjà sauvé, Docteur, il n'a pas le droit de me laisser seule, dit-elle"
Pablo tend la main à Jacqueline. Il meurt à 11h45. Il avait 91 ans.
Marie Thérèse Walter met fin à ses jours en octobre 1977, quatre ans plus tard, ne supportant pas de survivre à celui qui était resté l'homme de sa vie.
Paul Eluard écrit " Picasso de la façon la plus audacieuse, la plus sublime nous aura donné les preuves de l'existence de l'homme et du monde.
C'est au Musée Picasso inauguré finalement en 1985 à Paris que l'on peut voir certaines de ces preuves parmi les milliers découvertes après sa mort.
En 1986 Jacqueline organise une grande exposition au Prado de Madrid. Personne ne sait que dans son esprit, c'est son dernier hommage à Picasso.
Le soir même de l'inauguration Jacqueline s'étend sur son lit, à Notre Dame de Vie et presse la détente du révolver qu'elle tient dans sa main ...
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Ce sont 1885 peintures, 11748 dessins, 1228 sculptures, 2800 céramiques, 18000 gravures et 6000 lithographies qui viennent de nous raconter mieux que quiconque la véritable histoire de PABLO RUIZ PICASSO.
Et c'est l'Etat qui en sera son plus gros héritier ...
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C'est grâce à ARTE qui à diffusé un documentaire sur la vie de Picasso que je me suis intéressée à cet artiste. Ce fut une découverte totale.
Autant vous l'avouer, il n'était pas du tout dans le top de mes peintres préférés. Pire... (j'ai un peu honte quand même) je ne l'aimais pas du tout. Je ne comprenais rien du tout à ce qu'il faisait.. . Même mon oncle, mon grand peintre à moi, aujourd'hui âgé de 91 ans, avait essayé de me convaincre de la technicité de ses dessins, du génie de cet homme. Pour moi, il me semblait qu'un petit enfant pouvait "gribouiller" la même chose en toute innocence ! La seule chose que je lui reconnaissais c'était qu'il devait être plus malin que les autres puisqu'il avait réussi à vivre de ses oeuvres.... C'est tout.
Et mon oncle recommencait à m'expliquer, qu'enfant, Pablo Picasso dessinait aussi bien que les grands génies italiens. Ce que j'admets aujourd'hui bien humblement. J'ai mis des années à comprendre cet homme et ce fut pour moi une très belle découverte. Je ne le vois plus du tout comme avant.
Je ne parle ici que de son oeuvre. Sa vie privée fut ce qu'elle a été, celle du scorpion qu'il était, phénix renaissant de ses cendres ...
Vous pouvez voir le documentaire sur ARTE.TV jusqu'au 3 novembre prochain. C'est de là que tous mes billets sont partis. Il dure 1h50 tout de même, ce qui explique le nombre de posts que j'ai fait. Mais raconter un si grand artiste avec une vie aussi riche, ne pouvait se faire en une seule fois ...
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@ bientôt ...
PABLO RUIZ PICASSO Inventaire d'une vie (4ème partie)
Celle qui retient désormais l'attention de Picasso, c'est Dora Marr. Elle a 30 ans est photographe, à la fois yougoslave et française, élevée en Argentine, parlant l'espagnol et pensant surréalisme.
Elle impressionne Pablo par sa ferveur politique, sa passion et sa connaissance de l'art.
C'est Paul Eluard qui l'a présentée à Picasso.
Apollinaire disparu, Max Jacob retiré dans un monastère, Eluard est le poète qui manquait à l'artiste. Avec lui il fête la victoire du front populaire en Espagne puis celle de Léon Blum en 1936. Lorsque le général Franco refuse la victoire de la gauche espagnole Picasso exprime son désarroi. La République espagnole demande à son peintre le plus illustre d'imaginer une grande toile qui ornera le pavillon espagnol lors de la prochaine exposition universelle. Le 28 avril 1937 les avions allemands et italiens de Mussolini qui soutient Franco, bombardent la ville basque de Guernica.
Le 30 avril Picasso découvre les photos du premier massacre aérien de l'istoire européenne, il sait ce qu'il va peindre... La toile doit être grandiose, elle mesurera près de 8 mètres de long et plus de 3 mètres de haut.
Son nom : Guernica
Cette toile demeurera plus de quarante années au MOMA de New York, par sécurité. A la fin de sa vie Picasso s'inquiète de l'avenir de Guernica. Il chargera Roland Dumas, son avocat, de faire revenir, au Prado à Madrid, son tableau, s'il lui arrive quelque chose et dès que les libertés publiques auront été rétablies.
En 1937 il partage entre Marie Thérèse et Dora un équilibre destructeur pour les deux femmes mais vital pour Pablo. Quand éclate la guerre en 1939 il met Marie Thérèse et Maya en sécurité à Royan. Il les rejoindra avec Dora qu'il est incapable de laisser seule à Paris.
Il veut continuer à voir sa fille Maya tous les jours et faire son éducation face à une Dora Marr furieuse tout comme Marie Thérèse Walter.
Durant cette occupation allemande, l'oeuvre de Picasso considérée comme dégénérée par les nazis est confisquée et enfermée, tout comme celles de nombreux autres artistes, désormais interdits de galerie ou d'exposition.
Il réussit à cacher une bonne partie de son travail dans ses coffres-forts à la banque et chez ses femmes.
Tandis que Marie Thérèse et Maya sont installées Boulevard Henri IV, il choisit de s'isoler avec Dora Marr, quai des grands Augustins.
Il multiplie les études pendant une année, Dora étant son modèle. D'abord seule puis accompagnée, comme Picasso aime dépeindre sa vie.
Il va partager une dernière complicité politique avec Dora en mars 1944 lors de la messe à la mémoire de Max Jacob emporté par une congestion pulmonaire au camp de Drancy où lui et sa famille d'origine juive, avaient été internés.
Il confie à Dora, qu'il va bientôt quitter, un portrait de Max Jacob dessiné en 1915.
C'est son cadeau d'adieu politique.
Elle le gardera jusqu'à sa mort.
Pablo fêtera la libération de Paris avec Marie Thérèse et Maya.
A Marie Thérèse il vient d'écrire une lettre d'amour en guise de lettre de rupture :
"Tu as toujours été la meilleure des femmes. Je t'aime et je t'embrasse de tout mon coeur"
Maya dira plus tard : il a toujours dit à ma mère "tu sais très bien que c'est toi qui aura été ma préférée"
Août 1944 la libération de la France signifie celle des artistes aussi. Pablo est heureux de présenter ses "oeuvres de guerre" au 1er Salon d'Automne du Paris libéré.
Montrer que malgré l'adversité il a continué à travailler. Le scandale est énorme, le public est atterré !
On parle de beauté dégradée, de manque de respect de la personne humaine.
L'émeute est évitée de justesse.
Portrait de Marie Thérèse ...
Et celui de Dora Marr ...
Alors, chez l'imprimeur Mourlot, Picasso ve se passionner pour une technique qu'il redécouvre : la lithograpie, ce dessin ou peinture sur pierre.
Il choisit de faire un taureau. Une fois le premier état du taureau imprimé, Mourlot lui dit qu'il est magnifique de réalisme que la lithographie est belle, qu'il est inutile de retravailler.
Mais Picasso en décide autrement.
Il fait...
Il refait ...
Et encore ...
Il recommence à nouveau ...
Au onzième 'état le taureau est tel que le voulait Picasso.
La simplicité, en réalité, ne se décrète pas.
C'est là loin des regards, que surgit sur la pierre à lithographie un nouveau visage.
Une tête de jeune fille ...
Qui va faire tourner celle de l'espagnol de 64 ans.
Il l'invite à venir visiter son atelier.
C'est Françoise Gilot, elle a 22 ans.
Indépendante, passionnée, elle vient d'abandonner ses études de droit pour se consacrer à la peinture.
Françoise est le complice en peinture que Picasso n'avait jamais rencontré. En vérité c'est pour elle qu'il a quitté et Dora Marr et Marie Thérèse.
Il parvient à l'embarquer sur la côté d'azur où il a choisi de travailler et de vivre désormais.
Elle est depuis toujours admirative d'Henri Matisse.
Pablo va la présenter à Matisse qui fera son portrait.
En août 1946 on lui propose de venir travailler au château Grimaldi à Antibes.
Là, à même le sol, avec Françoise pour seule complice Picasso ouvre une période rayonnante de son oeuvre qui durera le temps d'un automne.
Il réalisera la seule peinture qui soit une oeuvre heureuse "La joie de vivre". Elle témoigne de la liberté retrouvée
En octobre 1946 il reçoit Paul Eluard qui lui avait reproché violemment d'avoir fait souffrir son amie Dora Marr, laquelle est plongée dans une profonde dépression depuis qu'il vit avec Françoise.
Paul et Pablo savent bien ce qu'un graphologue avait dit de son écriture :
"La joie et le bonheur lui nuisent, la tristesse le serre. Il aime intensément et tue ceux qu'il aime"
En mai 1947, à 26 ans, Françoise donne à Pablo son troisième enfant, Claude.
Ils s'installent à Vallauris où il va découvrir la céramique ...
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C'est dans le prochain billet que va se terminer la longue et riche vie de Picasso ...
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@ bientôt
PABLO RUIZ PICASSO : Inventaire d'une vie (3ème partie)
La vie reprend peu à peu son cours à Montparnasse. Pablo se remet aux portraits et croque les amis retrouvés.
Il y a surtout un nouveau venu. Un transfuge du Paris mondain qui fait soudainement irruption dans la vie de Pablo. Il a 25 ans, il se nomme Cocteau, Jean Cocteau.
Guillaume Apollinaire est rentré du front, gravement bléssé, comme Georges Braque, il a été trépané.
Pablo arrive à Rome en 1917. Les ballets russes sont en résidence. Il découvre la vie d'une compagnie de ballet avec ses 60 danseuses. Les 60 étoiles de Diaghilev mais dont une seule l'éblouit. C'est une des plus jeunes de la troupe.
La pureté de sa beauté a subjugué Pablo . C'est Olga Khokhlova et il ne veut plus la quitter. Il la suit en Italie avant que la troupe arrive à Paris pour la première de "Parade".
Ceux qui s'installent un soir de mai 1917 dans le théatre du Châtelet y voient le grand rideau de scène peint par Picasso. Il a fait aussi le décor derrière le rideau. Férocement cubiste, il fera dire à un spectateur "si j'avais su que c'était si bête, j'aurais amené les enfants"
Picasso, Apollinaire, à la vie, à la mort. Deux inséparables qui au moment de se marier ne peuvent qu'être témoins, l'un de l'autre !
Après celui de Guillaume au printemps Pablo épouse en juillet 1918 la belle Olga qui a fait ses adieux à la troupe de Diaghilev.
Ses témoins sont les amis qui partagent sa vie depuis son arrivée à Paris : Jacob, Apollinaire et Cocteau.
Guillaume Apollinaire lui offrira un poème, en guise de cadeau :
"Mon Cher Pablo, La guerre dure, nos mariages sont les enfants de cette guerre et triomphants mais Dieu veuille nous secourir, nous ses enfants ardents et sages. Qu'il bénisse nos mariages, chaque poème, tout tableau et que plus tard, mon Cher Pablo, il nous admette avec nos femmes parmi les bienheureuses âmes qui constellent son firmament et chantent éternellement"
Quelques vers qui en réalité seront comme le testament d'une amitié qui va s'éteindre brutalement...
Le 11 novembre 1918 le pays entier fête enfin la victoire. Pablo tout à la joie de la capitulation allemande, reçoit une terrible nouvelle.
Apollinaire s'est éteint, emporté par la grippe espagnole dans une atroce agonie.
Le choc est immense pour Picasso qui a le réflexe comme pour conjurer le sort, de se dessiner tel qu'il se voit dans le miroir à cet instant précis. L'auto portrait pour mieux regarder la mort en face.
Pablo Picasso aura vécu en France plus de 60 années et pourtant à sa mort en 1973, il n'y a pratiquement aucune de ses toiles dans les musées nationaux. C'est grâce à Georges Pompidou que huit de ses toiles feront l'objet d'une première exposition, de son vivant, à la Galerie d'Honneur du Louvre
En 1966 pour organiser une rétrospective à l'occasion du 85ème anniversaire de Picasso, la France a du faire appel à l'artiste lui même mais aussi à des musées à l'étranger et à des collectionneurs privés. Comment choisir parmi des milliers de peintures ? Picasso lui même semble avoir guidé le choix tant il a classé, rangé et organisé , comme s'il avait toujours eu en tête ce qui devrait être exposé un jour dans les musées de ses rêves.
L'inventaire que réalise patiemment Maurice Rheims n'a donc pas uniquement comme enjeu d'aider à dénouer les fils d'un héritage complexe. Il doit aussi permettre à l'Etat de récupérer une part non négligeable des toiles découvertes. Une possibilité qui existe depuis qu'a été créee la loi dite de "la dation". C'est André Malraux, alors Ministre de la Culture du Général de Gaulle, en 1968, qui offre aux héritiers la possibilité de payer les droits de succession d'un artiste avec ses oeuvres. Roland Dumas sera l'homme de son héritage, il est son avocat.
L'Etat amputera de 20% ce que Maurice Rheims aura inventorié et comptabilisé avec patience.
Ses enfants se partageront le reste de cette fortune estimée à 1 Milliard 300 Millions de francs.
C'est en effet pas moins de 1885 peintures, 11 748 dessins, 6000 lithographies, 18 000 gravures, 1228 sculptures et 2800 céramiques qui donneront cet héritage faramineux. L'essentiel de ce gigantesque pactole ira à Jacqueline Gilet (sa dernière épouse) suivie de Bernard et Marina (les enfants de Paul, son fils ainé décédé). Maya, Claude et Paloma se partageront la moitié de la part qui serait revenue à leur frère ainé.
Il faudra attendre 2001 pour que les enfants nés hors mariage, aient les mêmes droits que les enfants légitimes.
Olga et Pablo commencent une nouvelle vie de jeunes mariés, digne d'une prospérité retrouvée.
Paul Rosenberg, galeriste, change la vie de Picasso en lui achetant année après année pour des centaines de milliers de francs, des toiles qui seront revendues en France et aux Etats Unis.
C'est lui également qui trouve aux jeunes mariés, à côté de sa galerie, rue de la Boétie, le bel appartement bourgeois qu'il fallait au couple.
Vie mondaine d'un artiste aujourd'hui reconnu. L'atelier est juste au dessus de l'appartement familial. Pablo se remet à peindre des portraits classiques.
L'épouse de Rosenberg
Ou Olga à la manière de Ingres.
Olga épouse comblée qui se perd parmi les toiles de Pablo, peintre hostile aux époques qui se chevauchent et se croisent avant, tout à coup de bifurquer vers de nouveaux horizons.
Olga est la première à subir la transformation que Picasso va désormais imposer à ses personnages.
Les corps s'alourdissent
Les mains sont gonflées
Picasso invente un peuple de géants qui, tout à coup, se mettent en mouvement sous nos yeux.
Pablo le géant, est en réalité comblé et gonflé d'orgueil par la nouvelle parternité que lui a offerte Olga.
Lui qui a déjà 40 ans est enfin papa d'un petit garçon, Paul, né en février 1921.
Le petit intègrera la création de Picasso.
Les années folles, le jazz, la liberté d'expression...
L'artiste pousse à son paroxysme la déformation des corps comme s'il voulait accompagner le mouvement surréaliste.
Mouvement initié par le jeune poète André Breton avec ses amis Paul Eluard et Aragon.
Ils ont désigné Picasso comme celui qui leur a ouvert la voie.
Ce tableau "La danse" 1925 est une peinture révolutionnaire qui fait basculer pour toujours l'oeuvre de Picasso. Une danse macabre qui voit ressurgir les fantômes du passé comme si pour Pablo tout n'était qu'un éternel recommencement. C'est Germaine qui danse et en haut, à droite, c'est Casajemas qui s'invite dans la toile.
L'amour chez Picasso ne peut être que mortel, la sexualité n'est que violence.
Même le baiser devient effrayant dans cette toile faite à la même période et qu'il a conservée toute sa vie.
Un jour de janvier 1927 Pablo dont les tensions avec Olga sont de plus en plus fréquentes, marche vers l'Opéra quand tout à coup il aperçoit une toute jeune fille. C'est le choc. Il pense avoir découvert le modèle parfait qu'il attendait.
Blonde aux yeux bleus, elle est entrée aux Galeries Lafayette. Il va la regarder depuis le trottoir sans la quitter des yeux, attendant sa sortie.
C'est Marie Thérèse Walter, elle a 17 ans et va bouleverser l'homme et bousculer l'artiste. Il va l'aborder, lui disant "Vous avez un visage intéressant et je sens que nous ferons de grandes choses ensemble".
Pas question que quiconque sache que l'artiste fait poser une jeune fille mineure.
Picasso débute une liaison torride et elle n'apparaitra dans ses tableaux que sous ses initiales MT.
Il l'emmène à Dinard comme Olga auparavant.
Cette toile révèle la dualité entre Olga la brune et Marie Thérèse la blonde
A la majorité de Marie Thérèse il se sent enfin libéré et peut désormais chanter les courbes et la nudité de celle qu'il aime.
Des chefs-d'oeuvres qui deviendront parmi ses toiles les plus célèbres.
Il va acheter le château de Bois Joli pour y travailler et cacher sa muse du regard d'Olga.
Olga et Pablo se séparent quand il apprend que Marie Thérèse attend un enfant.
Olga va perdre l'homme de sa vie. Pablo accélère les démarches du divorce. Pour Olga il est inimaginable de ne plus s'appeler Madame Picasso mais malgré ses contestations, il obtient la séparation. Et parce que le divorce sera bientôt impossible à obtenir pour un espagnol, Olga demeurera jusqu'à sa mort, Madame Olga Picasso. Pablo ne pourra donc jamais reconnaitre ses enfants à venir. Toutefois, Olga obtiendra le château de Bois Joli comme résidence pour elle et leur fils.
Le jeune père de 54 ans installe Marie Thérèse et sa fille dans une cage dorée.
Marie Thérèse l'accepte comme une femme soumise, aimante offerte à cet homme qui l'a faite passer de l'innocence à la maternité
Pablo lui écrit des lettres enflammées "Ce soir je t'aime encore plus qu'hier, et moins que demain je t'aimerai... Je t'aime..."
Mais le minotaure insatiable est déjà en train de dévorer une autre femme ...
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A suivre ... très bientôt ...
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PABLO RUIZ PICASSO ... Inventaire d'une vie (2ème partie) ...
Pablo Picasso a classifié ses oeuvres, année par année. C'était une façon de jalonner sa vie et sa création. A sa mort les gens pensaient trouver "un fond d'atelier" mais il était seul à savoir qu'il y avait des centaines et des centaines d'oeuvres de toutes natures. Les musées en ont été complètement déconcertés ! Personne ne pouvait avoir idée de l'importance de sa production.
L'éblouissement et l'émotion furent intenses quand ils pénètrèrent chez le peintre.
Maurice Rheims, qui est chargé de l'inventaire, et ses collaborateurs sont face à des milliers d'objets et toiles, des gravures et des céramiques à numéroter et classer. Il pensait que cela prendrait trois mois (ce qui est déjà beaucoup pour un inventaire) Cela va durer de 1974 à 1981 !
Jamais succession n'aura été aussi longue.
Sa résidence "La Californie" à Cannes est le centre de la succession. Tout se trouve au même endroit, du sous-sol jusqu'au troisième étage. Picasso avait admirablement rangé sa vie, dans des cartons classés par année, dans ce qui semblait être un désordre organisé.
Peu à peu les secrets de Pablo Picasso se dévoilent.
Les toiles retrouvées ont permis de lever le secret sur la période bleue, puis rose de Picasso.
Paul Lombard, avocat de Maya Picasso, raconte avoir marché sur un tapis de lettres entassées sur le sol.
Parmi elles, se trouvait une bouleversante et émouvante lettre adressée à Pablo par Guillaume Apollinaire.
Ressurgiront aussi les carnets de dessins du bateau-lavoir, des études et des croquis.
D'infinies recherches qui racontent comme jamais la genèse de chefs d'oeuvres qui sont entrés dans l'histoire de l'art.
Eté 1906, Max Jacob et ses amis tentent de porter, sur un quai de gare, une malle en osier remplie de tubes de couleurs et de toiles à peindre. Picasso a décidé de faire un grand voyage avec Fernande, grâce à la vente de toutes ses toiles roses à la galerie d'Ambroise Vellard. Fernande rêvait sûrement de vraies vacances mais l'artiste a choisi l'isolement de Gosòl dans la montagne catalane.
Les terres sont ocres, les ciels d'un bleu spécial, les maisons crayeuses, en forme de cubes. Si Picasso a ressenti le besoin de retrouver ses racines espagnoles, c'est qu'il est assailli par le doute et le sens même de sa peinture.
Il a été frappé par la rétrospective Ingres au Grand Palais. Car pour la première fois était exposée une toile cachée tant elle paraissait scandaleuse, le "Bain Turc". Elle éblouit Pablo.
Il n'est pas le seul à être subjugué. Henri Matisse, porte drapeau du mouvement fauviste, a présenté au printemps 1906 le "Bonheur de vivre" inspiré du bain turc et dont les couleurs ont suscité l'indignation.
Troublé par cette toile et pour la première fois de sa vie, il se trouve en concurrence avec un autre peintre. S'il veut répondre à Ingres mais surtout à Matisse, c'est dans le village de Gozòl qu'il doit rechercher du côté du primitivisme (qui privilégie les formes naïves et primitives de l'art) remonter aux sources de l'art, réapprendre à être maladroit et rechercher le dépouillement.
Les visages deviennent bientôt masques. De retour à Paris, Pablo poursuit ses recherches.
Il est son propre modèle comme le prouvent ces auto-portraits retrouvés lors de l'inventaire.
Picasso a décidé de peindre ce qu'il sent plutôt que ce qu'il voit.
Il veut réaliser une peinture comme on n'en a jamais vue.
Il s'enferme dans son atelier au bateau lavoir
C'est grâce aux carnets de dessins et aux études découverts par Maurice Rheims que l'on sait maintenant, que ce processus qui va conduire à une des toiles les plus célèbres de l'histoire de l'art, a duré pas moins de neuf mois et aura nécessité plus de 800 études.
Le sujet, scandaleux, Pablo l'a décidé depuis le début : ce sera une scène de bordel...
L'influence initiale c'est l'art primitif espagnol : des statues ibériques que Pablo a découvertes au Louvre.
Puis ce sera, non pas des masques africains comme on l'a longtemps cru, mais des photos rapportées d'Afrique noire par François-Edmond Fortier.
Les visages deviennent des masques primitifs, à coups de hachures et de torsures.
Ingres, Matisse... Picasso a définitivement démoli, à la fois le "Bain turc" et le "Bonheur de vivre"
Avec cette toile que Pablo a choisi d'appeler le "Bordel d'Avinyò" (rue qui a connu ses frasques barcelonaises)
Elle deviendra les "Demoiselles d'Avignon" au grand dam de Picasso.
Il vient de réaliser un tableau en rupture totale avec la peinture occidentale et ses conventions fixées depuis la Renaissance. C'est le premier tableau cubiste, révolutionnaire. La taille même du tableau est différente de tout ce qu'il a fait jusque là. Cette toile va choquer beaucoup de gens. Alors que personne ne semble comprendre son "Bordel d'Avinyò" il poursuit sa recherche sur les formes qui va le conduire au cubisme.
Cela commence par la photographie. Il l'a découverte dès son arrivée à Paris. Un art qui l'a intrigué puis fasciné. Très vite il est pris au jeu de la perspective et de son trucage, comme avec cette image, la première que nous connaissons de Picasso photographe.
Le surgissement de Pablo, à gauche de ses toiles, l'a beaucoup amusé.
Il se photographie dans son atelier du bateau-lavoir, au milieu de ses statuettes africaines dont il a maintenant la passion. Un soir, sous l'emprise du haschich, Pablo a crié qu'il pouvait bien se tuer à présent que la photographie existait... A quoi bon peindre puisque le réel peut être capturé par l'objectif ! Puis Pablo s'est repris et a compris que la peinture c'est bien plus que cela. Reproduire le réel est devenu captivant pour le peintre.
Pablo capture les paysages, les maisons ...
Lesquelles se déforment et s'allongent sur la toile. C'est de là que tout est parti, dit-il.
J'ai compris jusqu'où je pourrai aller , parvenir à minimiser en volume des personnages.
Aller le plus loin possible dans le découpage géométrique. Décomposer, recomposer les formes au delà du réel.
Pablo s'essaye à la sculpture cubiste à partir de découpages en facettes, allant jusqu'à casser comme il le dit, la tête de Fernande...
Picasso s'éloigne irrémédiablement de Fernande car en cette année 1911 le séducteur a eu le coup de foudre pour la frêle et élégante Eva Gouel (dite Marcelle Humbert). Elle sera la compagne de l'ère cubiste.
Elle sera cachée à Fernande ...
Il lui rendra hommage dans ses toiles en l'appelant "Ma jolie".
La jalousie de Fernande force bientôt le couple à fuir Paris et c'est à Avignon puis chez l'ami Georges Braque (son complice de la révolution cubiste) qu'ils se réfugient.
De retour à Paris, Picasso follement amoureux d'Eva quitte définitivement Montmartre pour s'installer à Montparnasse.
Auto-portrait d'un jeune homme de 30 ans dans son atelier boulevard Raspail.
Puis de la rue Schoelcher.
L'amant volage est par contre fidèle en amitié. Guillaume Apollinaire qui vient d'écrire "Le pont Mirabeau" lui offre son recueil "Alcools". Il le remercie de quelques mots sur un dessin : "tu sais comme je t'aime et tu sais la joie que j'ai en lisant tes vers".
Le cubisme est stoppé net dans son ascension !
La guerre éclate un jour de l'été 1914... Il ne s'en relèvera pas.
Georges Braque, Guillaume Apollinaire, les amis, s'en vont combattre sans que Pablo sache s'ils vont revenir.
Picasso, l'espagnol, est épargné par un conflit qui ne concerne pas son pays.
Mais après ses amis, c'est son amour qui va bientôt s'évanouir. Eva tombe gravement malade et fait de nombreux séjours à l'hôpital. La femme qu'il aime est désormais en danger et ne peut demeurer plus longtemps représentée par de simples mots sur des tableaux.
Alors il se met en scène avec Eva dans une évocation du peintre et son modèle ; un duo qui va devenir l'obsession picturale de toute une vie.
Eva meurt de la tuberculose en 1915 et Pablo gardera toujours cette toile cachée dans ses ateliers ...
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Mais l'histoire ne s'arrête pas là !
@ bientôt ...
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PABLO RUIZ PICASSO ... Inventaire d'une vie ...
A LA DECOUVERTE D'UNE OEUVRE UNIQUE AU MONDE ...
Pablo Ruiz Picasso nait le 25 octobre 1881 à Malaga, capitale de l'Andalousie, au sud de l'Espagne. Il est le fils de José Ruiz Blasco et de Maria Picasso (le double S peu courant en Espagne témoigne de son origine génoise) Lui est professeur à l'école des beaux arts de Malaga et a la charge de conservateur au musée municipal de la ville. Il vend ses propres tableaux, a une grande influence sur son fils, et lui transmet son goût pour la peinture. Dona Maria est femme au foyer. Il a deux soeurs, Dolorès (dite Lola) née en 1884 et la petite Maria de la Conception (dite Conchita) née en 1887.
José Ruiz Blasco
Pablo et sa soeur Lola en 1888 ...
Pablo n'aime pas l'école, il s'y ennuie, passe son temps à dessiner et découper des personnages dans du papier. ...
Il a 8 ans quand il peint sa première huile "Le petit picador jaune" ...
En 1895 il peint "La fillette aux pieds nus" ...
Puis "L'homme à la casquette" la même année ...
A 13 ans sa soeur Maria de la Conception Lolita, meurt de la diphtérie.
Elle avait 7 ans ; il en conservera toute sa vie une cicatrice à l'âme ...
Il fait le portrait de son père ...
Et de sa mère, peu après cette tragédie ...
A 14 ans il se vantait de dessiner mieux que Raphaël ...
Et maitrisait parfaitement les codes de la peinture classique ...
Don José Ruiz n'est plus seulement étonné et fier de son fils, il est ébloui et prend en main la formation de son prodige et l'emmène au musée du Prado à Madrid. C'est la première rencontre et la découverte pour Pablo, des maitres de la tradition épique espagnole, Goya, Velasquez ...
C'est à 15 ans qu'il intègre la prestigieuse école de dessin de la Llotja à Barcelone où son père y est devenu professeur...
Il y parfait sa technique et produit ses premières toiles comme la communion de sa soeur Lola ...
Il fait beaucoup de portraits loin d'un académisme qu'il choisit de dépasser ...
Son père rêve d'en faire un peintre classique mais lui veut peindre la vie telle qu'elle est avec ses doutes et ses souffrances. Ce n'est pas un hasard s'il fait ce tableau où il représente son père en médecin et où la religieuse tient une fillette à l'image de sa petite soeur perdue ...
Au cabaret les 4 Gats de Barcelone, il laisse filer le temps et fait des portraits dont celui de Carlos Casajemas ...
De Manuel Pallarès...
Aux côtés du poète Jaime Sabartés ... Ce dernier sera son secrétaire particulier et écrira sa biographie plus tard. Ils feront preuve d'une amitié indéfectible, pour la vie ...
Pablo découvre les plaisirs de la chair dans les bordels. Le garçon de 18 ans en gardera une passion définitive pour l'amour physique. L'érotisme vient d'entrer dans son oeuvre pour ne plus jamais en ressortir. Il se perd dans les bras des prostituées qui lui font aimer les fantasmes tarifés ...
C'est à cette époque que Pablo se fâche avec un père définitivement allergique à la bohême et décide d'aller à Paris à la source de cet art nouveau qui est en train de bousculer l'Europe entière ...
En 1900 Paris fête la modernité avec l'exposition universelle entre le Trocadéro ...
Et le Grand Palais construit spécialement pour l'occasion ...
C'est là qu'il découvre l'avant garde : Steinlenn ...
Cézanne ...
Et Toulouse Lautrec ...
Au coeur artistique de Montmartre, il s'installe dans le vent de la liberté de la belle époque. Il court les galeries d'art comme celle d'Ambroise Vollard qui, séduit par le coup de pinceau du jeune Ruiz Picasso, lui consacre une petite exposition en juin 1901 ...
Pour cette occasion, il s'affranchit de plus en plus de l'académisme et s'essaye au pointillisme dans des couleurs éclatantes ...
Il doit se choisir un nom...
Désormais il sera Picasso du nom de sa mère, bien plus original que Ruiz, le nom de son père ...
Le nouveau Picasso affiche une insolente confiance en lui et en sa peinture, comme pour dire à tous qu'il rêve de conquérir le monde ...
Avec Casajemas et Pallares Picasso découvre la vie nocturne de la belle époque. Au Moulin Rouge ...
Au chat noir ...
Ou au Moulin de la Galette ... Les trois amis sont accompagnés par les modèles de Montmartre, jeunes femmes sensuelles et indépendantes qui offrent leur nudité d'un atelier à l'autre ...
Parmi elles, Laure Florentin (dite Germaine) dont Casajemas tombe violemment amoureux. Malheureusement son ami souffre d'une impuissance congénitale qui l'empêche d'assouvir les désirs de la belle. Elle se détourne de celui qui ne peut lui offrir qu'un amour platonique. Alors Casajemas boit, se lamente et dans un moment de désespoir, il décide de tuer l'inaccessible maitresse en lui criant "voilà pour toi". Germaine sera sauvée de justesse mais Casajemas retourne l'arme sur lui en chuchotant "voilà pour moi". Cette fois il ne rate pas son coup... La mort de l'ami si cher sonne comme un coup de tonnerre !
En cette année 1901 la douleur s'immisce inexorablement dans les pinceaux de Picasso... Ces peintures découvertes lors de l'inventaire de Maurice Rheims éclairent un moment de la vie de Picasso et donc l'oeuvre du jeune peintre.
Car une fois dans son cercueil la couleur quitte Casajemas et bientôt seul le bleu demeure ...
Bleu comme la fragilité ...
Bleu comme le froid ... Bleu comme la mort ...
Pablo peint désormais ce qu'il voit et surtout ce qu'il ressent ...
La pauvreté, la solitude ...
Le denuement ...
Tout à coup Picasso qui vendait bien, ne vend plus du tout ! Car cette obsession du bleu n'est pas du tout du goût de ceux qui aimaient les toiles hautes en couleurs de l'exposition Vollart ...
Après deux années de misère bleue il parvient à exorciser la mort de Casajemas dans un chef d'oeuvre intitulé "La vie"...
L'ami impuissant et la belle Germaine ne pourront jamais donner la vie, représentée par une maternité inaccessible ...
C'est avec cette gravité au coeur que le jeune peintre de 22 ans s'installe dans une étrange bâtisse insalubre, humide et sale. Son ami, Max Jacob lui donne le nom bizarre de "bateau-lavoir" ...
Il lit Baudelaire et Verlaine à Pablo qui aime cette vie d'un peintre parmi des poètes ...
Avec Max et Guillaume Apollinaire rencontré dans un bar malfamé du côté de la gare Saint Lazare, les deux poètes qui sont les seuls à défendre encore la peinture glaciale et mortifère de Pablo, assistent soudain à la métamorphose de leur ami ...
Ce portrait sur un petit bout de carton retrouvé par Maurice Rheims, dans la maison de Picasso, témoigne d'un amour passionné et bref que Pablo taira jusqu'à la fin de sa vie ...
Elle s'appelle Madeleine et grâce à elle, Picasso a vu la vie en rose ... Il découvre le cirque Médrano au bas de la butte Montmartre ...
Il reste des heures à bavarder avec les clowns qui le font tant rire.
Pablo se voit en Arlequin rêvant de paternité avec la belle Madeleine ...
Vivre avec Madeleine ...
Et partager des moments de vie avec ces gens du voyage, imprègne très vite la peinture de Picasso avec cette série sur les saltimbanques et les acrobates ...
Puis Madeleine qui ne veut pas de Picasso est éclipsée pour une autre, un soir d'orage qui foudroyait le bateau-lavoir ...
Amélie Lang est un modèle qui fuit la violence de son mari. Elle multiplie les aventures dans les ateliers de Monmartre ...
Tous l'appellent la belle Fernande, de son nom d'artiste peintre, Fernande Olivier. Pablo, le séducteur possessif parvient à attraper et enfermer la belle dans son atelier. Une prison faite d'amour, de peinture et occasionnellement d'opium.
Ils aiment, sous l'effet de la drogue, cet oubli du temps et de soi-même ...
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Parler d'un artiste tel que Picasso ne peut se faire en un seul billet tant sa vie et son oeuvre furent riches ...
Et comme il vécut 91 ans, l'histoire n'est pas finie ...
Je vous prépare la suite...
@ bientôt ...
BAÏONA ...
Pas de vacances, cette année ...
A force d'attendre des artisans qui ne sont pas venus, j'ai oublié de penser à moi ..
Mais parfois les hasards de la vie vous bousculent et ce fut le cas début septembre ...
Depuis le pays basque, j'ai été appelée pour rendre service à des amis en galère ...
Des années que je n'avais pas vu un ciel basque ...
Toujours fidèle à lui même l'océan m'accueille sous un ciel chargé de nuages ...
La plage de Saint Jean de Luz est noire à gauche et ... grise à droite ...
Et donc le restaurateur sur la plage refuse de nous servir ! Dommage ça avait l'air plutôt sympa ...
Mais j'aime ce ciel tourmenté. Ce n'est pas un hasard si la pelouse est bien verte devant la maison ...
Et c'est parti pour les souvenirs ...
Au loin, les Pyrénées protègent le port de Saint Jean de Luz ...
La maison de l'Infante Marie Thérèse d'Autriche, fille ainée du roi d'Espagne, Philippe IV ... ...
Ce bateau est rouge comme le piment d'Espelette ...
Celui là même qui couvre la façade de la Maison ADAM bien connue des basques ...
Pour ses macarons et son non moins célèbre gâteau basque ...
Et me voici arrivée à Bayonne ...
Le temps est couvert mais malgré tout chaud et lourd ...
La vieille ville est comme endormie ...
Au détour d'une rue, découverte insolite de la boutique "La tasse à moustache" ...
Que de la tasse ancienne !
Il est généralement reconnu qu'elle a été inventée dans les années 1860 par le potier britannique Harvey Adams ...
Le rebord a une ouverture en demi-lune pour permettre le passage du liquide et sert de protection pour garder la moustache au sec ...
Dans cette même boutique il y a bien un lama ... en chocolat. Plus rien ne m'étonne !
Nous sommes chez Puyodebat l'artisan créateur du chocolat ...
Non, non, ce n'est pas une mini chaise longue en pierre. Mais une pierre à chocolat ...
La pierre concave, type "metait" (ou metate) fut longtemps l'instrument de travail quotidien des chocolatiers basques. Un brasier de charbon de bois était placé sous la pierre ; lorsque celle ci était chaude, ils commençaient à travailler à genoux, les fèves de cacao préalablement grillées. Ils les broyaient grâce au rouleau et les réduisaient en pâte. Le sucre était ajouté ainsi que des aromates (muscade, girofle, vanille, cannelle) selon les goûts des clients.
"LORIKO DAUTAZU HARRI HALDI BAT" (fais moi une pierrée) disait le client, en basque, à l'artisan chocolatier du village. Une pierrée correspondait à 5 livres de chocolat. La plus ancienne pierre qui provient de la Maison Falgade fondée en 1787, est exposée au Musée du chocolat à Cambo les Bains. C'est la première chocolaterie qui a valu au chocolat de Bayonne sa réputation universelle ...
"BETHI-ONGI" (Toujours bien) ancienne devise de cette maison, fut transmise par Mme Genay Falgade à Mr Puyodebat afin d'honorer la mémoire des premiers fabricants de chocolat en France : la communauté juive réfugiée à Saint Esprit mais aussi pour tous ces chocolatiers du Pays Basque qui ont transmis les traditions et les valeurs du cacao ...
En plein coeur de ville se dresse la cathédrale Sainte Marie de Bayonne ...
Avec sa monumentale porte d'une hauteur vertigineuse ...
Heureusement on peut emprunter celle-ci taillée dans la masse ...
D'immenses toiles très bien conservées tapissent les hauts murs ...
Les couleurs chatoyantes et lumineuses ...
Se partagent les dorures magnifiques ...
Les anciennes portes en fer forgées sont exposées à l'intérieur ...
La cathédrale est collée à une maison très ancienne où habitent encore des bayonnais ...
Toujours amoureuse des portes anciennes ...
Et finalement de ce week-end prolongé ...
J'ai rapporté la dernière récolte de piments d'Espelette...
Quand ils seront biens secs et noirs je pourrais les broyer et les réduire en poudre. A moi la cuisine basque ...
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@ bientôt ...
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UN PEU D'HISTOIRE ...
Retour à Paris sur l'île de la Cité, symbole du pouvoir royal, autour de deux temps forts de l'histoire de France, le Moyen Âge et la Révolution ...
La longue silhouette de la Conciergerie se dessine sur le quai de Seine à Paris. C'est l'un des monumetns parisiens qui interpelle le plus ! Avec son architecture médiévale, cet ancien palais des rois devenu prison puis Palais de Justice, la Conciergerie, a endossé au fil des siècles, des rôles bien différents y compris celui de dernière demeure de Marie Antoinette ...
La première salle, la plus impressionnante, est celle des "gens d'armes" avec ses clés de voûte nichées à 8,50m, érigée sous Philippe le Bel. C'est l'un des vestiges du palais médiéval. La capacité d'accueil était de 2000 personnes qui pouvaient s'y sustenter grâce aux cuisines accolées, édifiées sous Jean le Bon ...
Ces pierres bien conservées pourraient nous réveler bien des secrets ... Notamment la révolution française va transformer l'histoire du monument quand la Conciergerie fut réaménagée en prison et en tribunal révolutionnaire. Les prisonniers célèbres sont le Comte de Montgomery (1574) Ravaillac (1610) le marquise de Brinvilliers (1676) le légendaire brigand Cartouche (1721) le régicide Damiens (1721) la comtesse de la Motte (1786) puis viendront Antoine Lavoisier (père de la chimie moderne) Danton (lui même à l'origine du tribunal révolutionnaire) et enfin Robespierre qui y passa ses dernières heures avant d'être éxécuté le lendemain, sans procès ...
Une grande salle voutée rassemble les noms de plus de 4000 personnes qui y ont été jugées et souvent condamnées à la guillotine ...
Peu de prisonniers ressortaient libres de cette prison. Au pire moment de la répression, au printemps 1794, jusqu'à six cents femmes et hommes s'entassent dans des cellules sales et surpeuplées. Mille prisonniers pouvaient y être enfermés ...
La plus célèbre prisonnière, Marie Antoinette y passa ses dernières semaines du 2 août au 16 octobre 1793 ...
C'est depuis cette échauguette que la reine était surveillée pendant ses sorties et deux gendarmes étaient en faction permanente dans sa cellule, lui ôtant toute intimité...
Ces défenses interdisaient toute velléité d'évasion ...
C'est dans ce petit carré de verdure que Marie Antoinette profitait de l'extérieur ...
Cour des femmes prisonnières, peu modifiée depuis le XVIII siècle ...
Affichage de serrures, clés et autres menottes ...
Les ferrures et verrous étaient inviolables ...
Une lourde porte de cellule ...
Ces fenêtres, très hautes sont habillées de défenses solides mais certains cachots sont situés sous le niveau de la Seine ...
Seuls les couloirs sont éclairés ...
Les cellules profitent de la lumière à travers ces barreaux au dessus des portes ...
Ici le petit bureau du greffier chargé d'enregistrer les détenus ...
Ici le bureau du concierge ou gardien ...
Une pièce de belle taille ...
C'est dans cette pièce nommée "salle de la toilette' ...
Que les condamnés à mort se font couper les cheveux avant de monter à l'échafaud ...
Une cellule pour les détenus qui pouvaient payer leur lit et leur pension ...
Mais ils devaient tout de même la partager avec d'autres prisonniers ...
Il faut savoir qu'ici c'est une reconstitution. La cellule originelle a été détruite après la restauration de la monarchie et a été remplacée en 1815 par la chapelle du Souvenir qui lui est dédiée ...
De la cellule de Marie Antoinette ...
Seul le sol est d'origine et se visite encore ...
C'est dans la nuit du 1er au 2 août 1793 que la reine est transférée de la prison du Temple à la Conciergerie...
L'ex-reine sera détenue "au secret" totalement isolée des autres détenues ...
Détail du plafond de la chapelle du Souvenir ...
Le guichet unique du Souvenir, aux initiales de Marie Antoinette ...
La chapelle de Marie Antoinette à l'emplacement de sa cellule, avec motif de larme sur le marbre noir ... ...
A la Restauration, une chapelle commémorative a été aménagée à la demande de Louis XVIII à l'emplacement de sa cellule ...
Derrière le rideau se trouve la chapelle du mémorial Marie Antoinette ...
La galerie des femmes dans la chapelle ...
Son fauteuil, un buste ont été sauvés de la révolution ...
La veuve Capet ainsi nommée par le député Billaud Varenne ...
La coiffe qu'elle portait avant d'aller à l'échafaud ...
Petite boite contenant ses cheveux ...
Georges Cain - Marie Antoinette sortant de la Conciergerie le 16 octobre 1793 ...
L'incontournable boutique "souvenirs" ...
Où vous pouvez acheter de vieilles clés ...
La Conciergerie est classée monument historique en 1862. Une partie du monument se visite à partir de 1914 ...
L'activité carcérale est définitivement suspendue en 1934 ...
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LA CONCIERGERIE
2 boulevard du palais
75001 PARIS
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@ bientôt ...
PARIS, CAPITALE DE LA GASTRONOMIE ...
Paris capitale de la gastronomie depuis le Moyen Âge ...
La gastronomie française méritait bien une exposition ...
C'est à la Conciergerie qu'elle s'est tenue sous le commissariat de François Régis Gaudry, auteur et journaliste gastronomique à France Inter, entre autres, accompagné de Loïc Bienassis, historien à l'Institut Européen de l'Histoire et des Cultures de l'Alimentation (Université de Tours) et Stéphane Solier, professeur agrégé de lettres classiques, chercheur en cultures de l'alimentation ...
Illustration de la naissance et de l'évolution de la haute gastronomie comme de la cuisine populaire dans la capitale, à travers 6 siècles et demi d'histoire ...
La ville la plus fastueuse d'Europe se doit de nourrir ses habitants, les parisiens ...
Le sous sol de la capitale et de l'Ile de France est très riche. Constitué d'argile calcaire, sable, gypse, grès et craie il offre un terroir riche et unique donnant des produits d'excellence. Les courtiliers (anciens maraîchers) produisent plus de 300 fruits et légumes dans Paris intra-muros et alentours ...
Les manteaux des quatre cheminées en angle s'appuient sur les piliers au moyen d'étrésillons ...
Ce sont ces éléments en pierre placés entre deux parties pour en maintenir l'écartement ...
Construit sous le règne de Jean Le Bon vers 1353, le Pavillon des Cuisines comportait à l'origine deux niveaux superposés et identiques
Les cuisines de la Conciergerie ...
La pièce est voûtée sur croisée d'ogives à nervures simples ...
Le mémorable banquet de Charles V eut lieu à l'époque où la cour résidait encore à Paris, le 6 janvier 1378 ...
Dans la grand-salle du Palais de la Cité, 800 convives se voient offrir un menu en trois services d'une dizaine de plats chacun, dont du civet d'huitres ou des figues farcies recouvertes de feuilles d'or ..
C'est au sein de la salle des Gens d'Armes, qui servait de réfectoire à l'époque médiévale, que se tient l'exposition ...
De la monumentale table de marbre (visible sur le tableau, au dessus) ne subsiste que ce morceau ...
Il n'y pas de perte alimentaire, les cuisines royales donnent les "rogatons" aux "regratiers" (ceux qui vendent au détail) ...
Mesnagier de Paris - Encre sur parchemin du XIVème siècle ...
Texte d'économie domestique composé par un anonyme à destination de sa jeune épouse, vers 1393. Avec plusieurs centaines de recettes, le Mesnagier est le plus imposant livre de cuisine médiévale qui nous soit parvenu.
Un petit aperçu de ce que les maraichers produisent ...
Sous Louis le Gros, bonification de marais à l'emplacement futur des halles et installation du marché des Champeaux, qui prendra le nom des "Halles" en 1183 ...
Constrction des dix premiers pavillons conçus par Victor Baltard entre 1854 et 1874.
Cette huile sur toile immortalise celui de la mer ...
"Elles apparurent comme une machine moderne, hors de toute mesure, quelque machine vapeur, quelque chaudière destinée à la digestion d'un peuple, gigantesque ventre de métal, boulonné, rivé, fait de bois, de verre et de fonte, d'une élégance et d'une puissance de moteur mécanique". Si Emile Zola dresse le portrait des grandes halles nouvellement construites par Baltard en filant le premier cette métaphore digestive dans son VENTRE DE PARIS (1873) c'est que la capitale est vue depuis le Moyen Age comme dotée d'un appêtit croissant qu'il faut satisfaire.
Seuls ces deux médaillons en fonte ont pu être sauvés lors de la démolition des Halles de Victor Baltard. C'est Pierre Crucy, qui fut en charge d'une partie des travaux de destruction des pavillons au début des années 1970, qui les conserva chez lui.
A gauche, le fronton d'un pavillon des Halles centrales et à droite celui du fronton de la porte monumentale du pavillon au blé et à la farine.
LA NAISSANCE DU RESTAURANT
Faut-il croire sur parole l'entrepreneur Mathurin Roze de Chantoiseau lorsqu'il prétend avoir inventé le restaurant (qu'il appelle "maison de santé") en 1766 ou 1767 ?
L'affirmation semble crédible. C'est Rue des Poulies, aujourd'hui disparue, qu'il fonde son établissement avant de le transférer un peu plus loin, rue Saint Honoré, au sein de l'Hôtel d'Aligre. D'autres vont rapidement l'imiter. Un restaurateur est celui qui sert des "restaurants" c'est à dire des consommés destinés à restaurer les forces ; mais très vite, l'offre ne se limite pas à des bouillons revigorants. Oublions toutefois la légende selon laquelle, dans un Paris corseté par le système des corporations, le restaurant serait né d'un procès gagné par quelques nouveaux venus contre les traiteurs soucieux de conserver leur monopole.
A cette date, le restaurateur est un traiteur de luxe, un luxe qui passe par le raffinement des décors et des tables, par la qualité des mets et leur prix, par la propreté des lieux et, notamment, par un service personnalisé novateur. En effet, le client fixe lui-même l'horaire de son repas puisque ces maisons sont ouvertes à toute heure. Il décide également de ce qu'il va manger puisqu'il dispose d'une carte lui permettant de sélectionner ses plats et de savoir ce qu'il lui en coûtera. Enfin, le client choisit ses commensaux puisqu'il peut s'asseoir seul à table dans la salle commune ou s'isoler avec un ou des proches dans un cabinet. Avec ce lieu inédit, c'est un nouveau rite urbain et un nouveau loisir, la sortie au restaurant, qui voient le jour, y compris pour les femmes ...
Vers 1766 : Mathurin Roze de Chantoiseau inaugure le premier restaurant rue des Poulies (actuelle rue du Louvre Paris 1er)
1847 : Louis Andler ouvre ce que l'on considère comme la première brasserie au 26 rue Hautefuille Paris 6ème
1855 : Baptiste Adolphe Duval lance le premier bouillon au 6 rue de Montesquieu Paris 1er
1900 : L'exposition Universelle marque le renouveau du restaurant autour des pavillons des Champs Elysées et du Bois de Boulogne
1933 : création de la classification actuelle par étoiles du Guide Michelin. Six établissements parisiens reçoivent la distinction suprême des trois étoiles : Le Café de Paris, Foyot, Lapérouse, Larue, Lucas Carton et la Tour d'Argent
Paris fait du luxe l'art de vivre à la fin du 19ème siècle ...
César Ritz dans l'hôtellerie s'entoure d'Auguste Escoffier, cuisinier d'une efficacité redoutable. Le restaurant devient professionnel. Il aura à charge d'organiser, de penser cuisine et service et de concevoir la carte. Il donnera à ce métier un langage très militaire encore utilisé de nos jours comme "brigade"ou "chef". La haute cuisine se donne à voir au Ritz ...
Paris devient la capitale du luxe dont les 3 piliers sont Restauration, Hôtellerie et Tourisme fortuné ...
Ici la façade du Café Riche, à l'angle du boulevard des Italiens et de la rue Pelletier (1898)
Que serait Paris sans ses chaises de bistrot ?
A gauche la chaise en hêtre tourné inventée par Michael Thonet, ébéniste et premier industriel à avoir rationalisé la production pour l'orienter vers l'industrie. A droite la plus connue de toutes les terrasses parisiennes, la chaise en rotin ! Si vous trouvez au dos de ces dernières la griffe Maison DRUCKER ou Maison GATTI, bingo, elles sont authentiques. Ces deux grandes maisons parisiennes sont les seules à se partager le marché de la chaise de qualité, en rotin fabriquée à la main, depuis 1885 pour les chaises Drucker et 1920 pour Gatti. Les formes varient de la chaise au tabouret en passant par le banc et les motifs sont multiples également, en damiers, losanges, dents de scie ou encore escalier. Les couleurs se partagent également, du bleu azur au vieux-rose en passant par le vert menthe pour la Maison Drucker ou de l'orange à l'aubergine pour la Maison Gatti. Tout ce qui n'est pas Maison Drucker ou Maison Gatti est forcément de la production étrangère (et en plastique). A 250€ la chaise (en moyenne) elles sont l'apanage des restaurants chics, tout le monde ne peut pas se les offrir.
Je suis sûre que vous ouvrirez l'oeil la prochaine fois quand vous passerez devant la terrasse d'un bistrot chic.
Vous ne les verrez plus jamais de la même façon ...
Autre élément traditionnel du restaurant, comme du bar, le fameux "zinc" ...
Diner aux Ambassadeurs (1880) Jean Béraud ...
Portrait de Frédéric Delair (1894) ...
Si une auberge, située au même emplacement, avait déjà pour enseigne A la tour d'argent au XVIIIème siècle, la vraie consécration de cette maison en tant que place forte de la gastronomie parisienne intervint en 1885 à l'arrivée de son nouveau propriétaire Frédéric Delair. A partir de 1890 semble-t-il, c'est le fameux "canard au sang" Tour d'Argent qui devient la grande spécialité de la maison, tout comme l'usage de numéroter chaque palmipède servi !
La haute cuisine de cour passe chez les bourgeois où tous les grands évènements sont ponctués de grands repas ...
Les bouillons deviennent la première chaine de restaurants au 19ème siècle.
Le 3 juin 1855, Baptiste Adolphe Duval, boucher rue Coquillère inaugure le premier bouillon, au 6 rue Montesquieu : du jamais vu, plus de 500 personnes peuvent y être accueillies simultanément. En 1867 la SA des établissments Duval est fondée. Onze ans plus tard elle chapeaute seize succursales, servant des milliers de repas par année.
Ce succès, les bouillons Duval le doivent à un excellent rapport qualité/prix, une propreté remarquable et un service rationalisé. En un mot, cette impresion de modernité que ces restaurants inspirent, leur aménagement, leur organisation, l'attention particulière portée à l'hygiène...
Davantage que des petites gens, leur clientèle se compose d'abord de l'aristocratie ouvrière, des employés des classe moyennes et de la petite bourgeoisie. En 1893 on recense environ 400 bouillons à Paris. Le terme est à la mode mais ce chiffre recouvre des réalités bien différentes, des petits restaurants populaires, à la spécificité mal définie, aux bouillons de taille parfois modeste mais inspirés des bouillons Duval. Cet âge d'or prend fin à l'entre-deux-guerres. Le concept du bouillon rencontre un nouveau succès depuis quelques années et pas seulement à Paris...
A chaque enseigne sa vaisselle ...
De gauche à droite : tire moëlle (1882) fourchette à saucisson (1876) fourchette à escargot (1964) manche à gigot et service à découper en métal argenté ...
Fourchette à homard (1907) fourchette à huitres (169) cuiller à caviar en corne (1985) et couvert à poisson en métal argenté ...
Plat de la maison Christofle ... ...
Aiguière en cristal de roche et argent doré (1350 pour le cristal) et 1600-1800 (pour la monture) ...
Service dit "aux oiseaux" en porcelaine de Sèvres (1872) C'est le service utilisé encore à ce jour à l'Elysée ...
Si les serviettes de table sont très grandes, la place de chaque convive est, elle aussi, conséquente ...
Eléments du Grand vermeil (Henry Auguste - 1759/1819) offert par la ville de Paris à l'Empereur Napoléon...
Pince à asperges, en métal argenté ...
Variante, la main à asperges, elle aussi en métal argenté ...
Presse à canard (1890) en métal argenté de la collection privée de la Tour d'Argent ...
Pelle à fraises ou fraisier dite Païva (Christofle) 1894 ...
Au menu ce jour ...
Menu servi à la Reine d'Angleterre lors de sa première visite en France en 1957 ...
Pâtisserie représentant la Sainte Chapelle au grand prix de pâtisserie à l'exposition internationale culinaire de 1913 ...
Flèche de la Sainte Chapelle en chocolat. Création 2023 ...
Détails ...
Détails ...
Cette création en chocolat a été réalisée par les chefs de l'Ecole Valrhona. Chef éxécutif Thierry Bridron ...
Bien que moins présents dans nos cuisines depuis quelques années ...
Les moules en cuivre restent les meilleurs conducteurs de chaleur ...
En pâtisserie ...
Et aussi en charcuterie ...
Pour l'éxécution des terrines et pâtés ...
Le livreur de pain Boulevard Montmartre à Paris en juillet 1969 ...
Du Moyen Age au XVIIème siècle on trouve à Paris, à côté des pains de seigle ou aux céréales dévolus au petit peuple paysan et de quelques pains de fantaisie (pain mollet au lait ou pain aux épices) pour les classes aisées, plusieurs sortes de pain au froment. C'est au XVIIème siècle que des perfectionnements apportés dans la fabrication du pain vont améliorer et diversifier l'offre, en particulier en petits pains : pain à la Reine, salé et préparé à la levure de bière, à la Montauron, pétri au lait comme celui à la Ségovie, le pain de Gentilly, au beurre, et autres pains aux formes variées comme le pain cornu, le pain artichaut, le pain à café, etc... Aux 19 et 20ème siècles, les techniques ne cessent d'évoluer : variétés de blés, tamisage, levage, cuisson. La capitale se dote de pains de plus en plus élaborés, du pain viennois au pain très blanc des années 1950, issu d'un pétrissage intensifié par une oxydation excessive en passant par la célèbre baguette parisienne, née au début du XXème siècle. Dans le sillage de la dynastie Poîlane, on assiste à un retour de pains plus naturels à base de levain de pâte peu pétrie et longtemps fermentée, cuits au feu de bois. ...
Fondée en 1920 par les réfugiés arméniens Melkoum et Mouchegh Petrossian, cette épicerie fine est le leader du caviar à Paris ...
La carte de France la plus gourmande ...
Petit zoom sur ma région, la Sologne ...
Où l'asperge est la reine du printemps ...
Nature morte "à la brioche" de Henry de Waroquier (1924) ...
La conciergerie a fermé ses portes le 13 juillet sur cette très belle exposition ...
C'est la raison pour laquelle j'ai été plus bavarde que d'habitude...
Vous savez presque tout sur Paris et la gastronomie depuis le Moyen Age ...
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La prochaine fois on ne quittera pas la conciergerie mais ce sera pour parler de l'histoire de cette prison ...
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@ bientôt
DAISY ...
Daisy... C'est le nom qu'ils ont choisi pour moi ...
Là je suis à gauche, avec mes frères et soeurs ...
Je suis née le 1er juillet 2008 ...
Maman dit qu'elle m'a sortie de chez les Thénardier...
Je vais être bien ici ... premier jour chez mes parents ...
Ils me prennent en photo à chaque instant ! A croire que je suis leur premier chiot ...
Je suis un Terrier brésilien mais beaucoup me confondent avec un Jack Russell ...
Par dessus tout j'aime les bras de mon Papa ... Je ne le quitte pas des yeux ...
Il est gentil, il me laisse la moitié du fauteuil où je prends toutes les positions pour dormir ...
Hein ? Quoi ? Vous me parlez ? ...
Voici mon gros petit ventre rose ... Le tatouage a sûrement été fait par un véto myope ...
J'aime bien manger ...
Dormir ...
Jouer ...
Puis dormir à nouveau ...
Et recommencer à jouer avec des enfants ...
Ou avec mes jouets dehors ...
Cette vie me fatigue ...
J'aime bien être en voiture ... Je reconnais tous les endroits et je commence à gémir 100km avant l'arrivée ...
Là je fais de la bécane ... Normal, mes maîtres sont motards ... Je les imite ...
Impossible de partir sans moi ... Je squatte le sac de Maman ...
Mais ça, c'était ma jeunesse ... C'était avant ... Aujourd'hui j'ai tout juste 15 ans ...
Je passe le plus clair de mon temps à dormir ... Imaginez, 105 ans en âge humain ...
Je suis un peu la Jeanne Calment canine ... Je suis sourde et ma vue est trouble mais je tiens debout ...
J'ai encore la pêche comme dit mon Papa ... D'un bond je saute encore les 3 marches de la terrasse ...
Comme l'a dit le vétérinaire à ma première visite "en choisissant un Terrier vous signez pour 20 ans" ...
Ouf ! encore 5 ans ... Je vous laisse j'ai 15 bougies à souffler ...
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@ bientôt ...
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RENOVATION TOUT EN ROUGE ...
C'est l'histoire d'un canapé dont les coussins étaient remplis de plumes ...
Très confortable à l'origine, il le devenait de moins en moins ...
Pas facile de redonner du gonflant quand les plumes vieillissent ...
Ses propriétaires ont décidé de lui donner un petit coup de jeune ...
En remplaçant les plumes par de la mousse ...
Mais la mousse, il faut d'abord l'habiller avant de la mettre en housse ...
Ils ne savent pas faire, alors, je vais les aider ...
Grâce à la brosse magique retirer les peluches de velours pour que la mousse retrouve son blanc originel ...
Préparer le tissu qui enveloppera la mousse pour une meilleure tenue ...
Tirer les droits fils pour avoir une coupe nette ...
Repérer la ligne droite et découper ...
Un peu de couture plus tard ...
L'enveloppe est prête ...
Les deux coussins sont prêts à être rembourrés ...
Auparavant, les remettre dans chaque housse de velours ...
Et c'est parti ... Choisir un polyester siliconé pour une bonne mise en forme ...
Et la première bosse se forme ...
Equilibrer le bourrage jusque dans les coins ...
Et les voilà bien rembourrés, de nouveau ...
Tout de suite cela semble très gonflé... trop gonflé ...
Mais avec le temps, chaque assise va se tasser et il faudra même remettre un peu de matière dans quelques temps ...
Retour à la maison où ils ont pris place dans leur canapé ...
Mission accomplie ! Les propriétaires retrouveront un salon presque neuf ... J'ai bien dit "presque" ...
Et moi je vais me rafraîchir ...
Les 31° de température m'ont poussée à l'eau ...
Ça fait un bien fou ...
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@ bientôt ...
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"ON TROUVE TOUT A LA SAMARITAINE..."
C'est entre la Seine et la rue de Rivoli à Paris que se trouve ce grand magasin "La Samaritaine"
C'est Ernest Cognacq qui le fonde en 1870 et c'est en 2005 qu'il fermera ses portes pour mise aux normes de sécurité.
Ernest Cognacq épouse en janvier 1872 Marie Louise Jay, ancienne première vendeuse du rayon confection du Bon Marché. Le magasin prospère et passe de 48m2 en 1870 à plusieurs centaines de mètres carrés en 1874.
Il donnera naissance en 1900 aux Grands Magasins de la Samaritaine. Il va s'inspirer des méthodes commerciales d'Aristide Boucicaut du Bon Marché pour organiser son magasin en rayons gérés par des "petits patrons" parfaitement autonomes et responsables. Il aura l'idée de créer en 1917 au 27 boulevard des Capucines un magasin destiné à une clientèle plus aisée : la Samaritaine de Luxe était née...
Je me souviens quand je venais chercher ma mère qui y travaillait comme démonstratrice pour différentes marques à partir des années 1960. C'était un magasin populaire, pas loin du "ventre de Paris" les Halles, plus grand que les Galeries Lafayette et Le Printemps. Son slogan plublicitaire "ON TROUVE TOUT A LA SAMARITAINE" aura marqué cette époque ! A la fin des années 1970 La Samar' (comme les vendeuses l'appelaient) décline lentement. La Samaritaine de Luxe devient un immeuble de bureaux.
De sa création en 1870 jusqu'en 1932, La Samaritaine s'agrandit progressivement, jusqu'à occuper l'ensemble d'un pâté de maisons avant d'investir un nouvel îlot (le magasin 1) le tout sans fermeture du commerce. Les 4 grands bâtiments qui forment La Samaritaine se concentrent sur la mode et le mobilier.
C'est en 2001 que La Samaritaine, déficitaire, est cèdée au groupe LVMH ...
Après 16 ans de fermeture et des travaux titanesques d'un coût de 750 millions d'euros,
le magasin rouvre ses portes le 23 juin 2021.
Détail du décor en mosaïque, sous la marquise, de la façade du magasin 2.
Cette statue colossale à l'effigie de Yayoi Kusama a été érigée dans la nuit du 28 février au 1er mars 2023, devant La Samaritaine
Juste en face du siège parisien de Louis Vuitton, où la marque compte bientôt ouvrir son tout premier hôtel.
La facade du magasin 2 de pur style Art Nouveau est couverte de laves émaillées jaunes, aux décors floraux.
L'entrée a conservé son marquage au sol d'époque.
Les travaux mettent en valeur le grand escalier dont le garde-corps est orné de 16 000 feuilles d'or.
Alors que les 270 marches d'origine en chêne, sont conservées.
La Samaritaine est devenue LE magasin hyper luxe de Paris.
On peut tout de même y trouver cette mini glacière très girly pour cinquante euros...
Les rayons ne sont pas surchargés.
Ce temple du luxe n'a plus rien à voir avec le magasin que j'ai si bien connu !
Les temps changent...
Le quartier luxueusement rénové, revit.
Heureusement, juste de l'autre côté du Pont Neuf, la Conciergerie est là qui m'attend... inchangée.
Mais ça... on en reparle prochainement.
Promis je ne vais pas mettre des mois avant de revenir vers vous...
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@ bientôt ...
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UNE PAGE SE TOURNE ...
Ce joli moulin est en sortie de mon village ...
Il y avait des chambres d'hôtes et c'est ici que j'ai passé ma première nuit en arrivant en Sologne en 2020 ...
Superbe longère à colombages, habitat typique du Centre ...
Cette maison a un charme fou ...
L'endroit était tenu par un couple anglo-français ...
Amoureux des animaux ...
Il y avait des ânes ...
Des moutons ...
Des oies ...
Des poules ... mes copines ...
Des canards ...
J'adore les poules ...
Les coqs aussi ...
Ici elles étaient toutes différentes ...
Pas question de manger un seul pensionnaire ...
Au contraire ! Tous les ans des petits venaient agrandir le cheptel ... Grâce à lui ...
Là, elles attendaient que je tourne le dos pour entrer, les coquines ...
Et puis des chiens, aussi ...
Quatre "border terrier" adorables ...
Les rois de la maison ...
Les canapés et fauteuils sont à eux ...
Il y avait encore Camille, un braque hongrois ...
Partie depuis, au paradis des toutous ...
Les arrosoirs attendent de servir ...
Les oiseaux ont partout leurs petites maisons ...
Une theière réformée sert de mangeoire ...
Les plantes dans des contenants improbables font le tour de la maison ...
La roulotte était l'hébergement insolite du lieu ...
Et puis, devant le moulin il y a cette toute petite maison ...
Bordée par la rivière, elle porte le doux nom de "la boulangerie" ...
Chambre indépendante, comme la roulotte, elle est l'ançêtre de la "tiny house" ...
Une porte, une lucarne ...
Et derrière, dans l'arrondi de l'ancien four à pain, une salle de bains a pris place ...
Nichée dans son écrin de verdure ...
Elle disparait presque derrière les fleurs...
On visite ? ...
La serrure est très vieille...
Et voilà ! Vue d'ensemble de la Boulangerie ... Tout est là ...
En face la porte de la salle de bains, à gauche l'escalier qui mène à la mezzanine pour y dormir ...
Partout des objets, des jouets anciens, participent à la décoration ...
Il y a de tout !
Un petit poêle à bois pour les soirées fraiches ...
Le couvre lit au crochet ... Comme chez ma grand-mère ...
L'éternel humour anglais ! ...
Dans le moulin, les pièces sont bien plus grandes ...
Chaque objet tient un rôle ...
Le coin repas est intégré à la cuisine ...
Avec bonheur ...
Aucune place perdue, sous l'escalier ...
Vous voilà prévenus ...
Que serait une maison anglaise sans théière ? ...
Les bouillottes attendent sagement de reprendre du service ...
Le lapin rose est un arrosoir ! ...
Même les toilettes se visitent ...
C'est le petit coin de la "Royale Family" ...
La bonne idée déco à retenir, les contremarches en papier peint ...
Ici le charme anglais prend tout son sens ...
Une accumulation d'objets, évidente ..
Qui, chez moi, ressemblerait plutôt à du fouillis ...
Ils savent le faire ... moi pas ! ...
Dans le couloir à l'étage ...
Les canevas anciens que d'aucuns qualifient de kitsch, attirent le regard ...
Moi, je trouve ça plutôt drôle ...
L'indispensable envolée de canards au dessus de l'étang de Sologne ...
La pendule... introuvable pourtant ...
La chaumière rustique ... king size ...
Et les petits oiseaux ...
Dans tout ce bric à brac, ce chien. Il y avait le même chez mes grands parents : sa langue très rouge me faisait peur ...
De tout ... un peu ...
On a eu le même et Bubulle y a passé toute sa vie... en couleurs ! ...
Les leds et la bande de mousse, c'était pour ne pas se prendre la poutre en pleine tête ! Efficace ...
Ils collectionnaient toutes les collections ...
Les légumes tricotés reviennent chez le suédois ...
Toujours avoir de bonnes couvertures en laine, tricotées main ...
Le moindre espace était exploité ...
Nous avons passé notre premier et dernier réveillon du jour de l'an ensemble...
Et je leur ai offert la photo de leur Moulin ...
Pour le souvenir ...
Voilà ! Ils sont partis le week-end dernier...
Ils avaient envie d'aller voir ailleurs. Plus au sud...
Il n'y a plus de chambres d'hôtes au village ...
Ils ont traversé le village une dernière fois... Ils sont passés devant chez moi ...
Ils devaient être pressés de partir ! Ils sont juste passés devant chez moi ...
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Dans le livre de la vie, on fait des rencontres...
Certains resteront pour un ou plusieurs chapitres, d'autres pour quelques pages seulement...
Et les plus fidèles, que l'on peut appeler des amis, seront encore là quand le mot FIN apparaitra ...
C'est la vie ...
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Je souhaite la bienvenue aux nouveaux propriétaires que je rencontrerai peut-être ...
Et pour vous qui me suivez ici régulièrement, que 2023 soit une année douce et légère ...
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@ bientôt...
MUSEE CHRISTIAN DIOR ...
"Mais l'endroit que je préférais (était-ce prédestination) c'était la lingerie. Les femmes de chambre, les couturières "à la journée" me racontaient des histoires de diable, chantaient l'Hirondelle du faubourg ou la berceuse de Jocelyn. Le crépuscule s'étirait, la nuit tombait et je m'attardais, oublieux de mes livres, de mon frère, regardant les femmes manier l'aiguille autour de la lampe à pétrole. C'est à cette douce et traînante vie de province, qu'à cinq ans, mes parents ayant décidé d'habiter Paris, je fus tout à coup arraché. J'en ai conservé la nostalgie des nuits de tempête, de la corne de brume, du glas des enterrements et du crachin normand au milieu desquels s'est passée mon enfance"...
Christian DIOR (Christian Dior et moi - 1956)
De retour dans le Cotentin en septembre dernier, je suis passée à Granville au Musée Christian Dior ...
Cette année, les chapeaux étaient à l'honneur ...
Très "couture" ...
Ou extravagants ...
Sages et conventionnels ...
Il y en avait pour toutes les têtes ...
"Ardente" Chapeau en cuir d'agneau et renard rouge ...
Collection automne hiver 1992 ...
Ensemble pantalon brodé, chemise à fleurs, manteau à manches ballon et gilet long matelassé et brodé ...
Coiffe en tissu et métal ...
Collection Haute Couture automne-hiver 2001 ...
Robe bustier verte brodée Or ...
Collection Haute Couture Printemps Eté 2004 ...
Chapeau de mousquetaire ...
Collection Haute couturee Printemps Eté 2005 ...
Sylvia ... Chapeau en cuir gris à oreilles de cheval ...
Collection Haute couture Automne Hiver 2000 ...
Chapeau "Palette de peintre" ... En daim avec broderie façon touches de peinture ...
Collection Haute couture Automne Hiver 2007 ...
Coiffe inspirée des chapeaux d'homme de Mongolie, en laine non cardée teinte à la main ...
Collection Haute Couture Printemps Eté 2002 ...
Béret en feutre avec voilette ...
Collection Haute couture Automne Hiver 2019 ...
Chapeaux de jardin en raphia ...
Collection Prêt à porter Printemps Eté 2020 ...
Reconstitution d'un atelier de couture chez Dior ...
"Archange" Robe en tulle blanc et large capeline Belle Epoque en tulle d'organza et plumes d'autruche ...
Collection Haute couture Automne Hiver 2005 ...
"Vertu" Robe en tulle noir brodé, couronne et auréole à étoiles noires ...
Collection Haute couture Autome Hiver 2005 ...
Coiffe lyre inspirée de la robe "Cocteau" ...
Couronne Anna Chyzh, inspirée par Rosetti ...
Décorée de fleurs en résille métallique et strass ...
Collection Haute couture Automne hiver 2007 ...
A droite, masque lunettes en tartan ...
Porté par le Duc de Windsor au bal d'hiver donné par la baronne de Cabrol ...
A l'hôtel de Coulanges à Paris le 3 décembre 1958 ...
"Mystic" masque rectangulaire en résine Or ...
Masque chauve souris en tulle rouge ...
Ornement de tête en satin rose et aigrette assortie ...
Collection Haute couture Automne hiver 2003 ...
Diadème en strass et rubis ...
Collection Haute couture Automne hiver 2004 ...
Diadème Caroline Tentini inspirée par Raphaël ...
Métal doré et pierres façon rubis ...
Collection Haute couture Automne hiver 2007 ...
Couronne en métal argenté, strass et perles en forme de gouttes ...
Collection Haute couture Automne hiver 2004 ...
Haut chapeau en fourrure et plumes noires ...
Collection Haute couture Automne hiver 2002 ...
Chapeau de catherinette ...
Bibi recoouvert de shantung de soie vert 1954 ...
Chapeau de catherinette ... Bibi en tulle jaune brodé de fleurs 1957 ...
Robe en tulle jaune et vert brodé de paillettes et perles dorées et corset trompe l'oeil ...
Mortier et masque de catherinette en tulle et organza ...
Collection Haute couture Automne hiver 2005 ...
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Que nous réserve le Musée Christian Dior pour 2023 ?
Avec près de 55 000 visiteurs en 2022, nul doute que 2023 sera une année porteuse de merveilles à découvrir ...
Une chose est sûre ... j'irai ...
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Musée Christian DIOR
Villa les Rhumbs
1 rue d'Estouteville
50400 GRANVILLE
Tél 02 33 61 48 21
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@ bientôt ...
OCTOBRE ...
Depuis deux ans que je suis revenue en Sologne, je mange des champignons que l'on m'offre ...
Ils arrivent bien propres, je n'ai plus qu'à les cuisiner...
En fait, les champignons, je les reconnais chez le marchand, je n'ai qu'à lire l'étiquette ! Trop facile ...
Mais cette année, des amis ont proposé de me former à la cueillette des cèpes ...
Au début, je ne les voyais pas. J'avais peur de les écraser ...
Les grandes allées des bois de Sologne servent de nid aux cèpes ...
S'il n'y avait que moi, je les cueillerai tous ! Je les trouve tous très beaux ...
Mais non ... Pas touche ...
Puis j'ai réussi à les découvrir ... A en cueillir quelques uns ... Mon oeil s'est habitué à les débusquer ...
Suis vraiment pas bien équipée... Mon panier est trop haut, trop profond ...
Finalement la récolte n'est pas si mal ... 860g de beaux cèpes bien fermes ...
Qui seront transformés en velouté ...
De quoi en faire deux fois ...
Depuis quelques jours les cèpes se font rares ... La saison se termine...
Dommage, j'y avais pris goût ...
Malgré des températures exceptionnellement très douces, Octobre est flamboyant ...
Il se dit que les grues cendrées sont passées ...
J'attends les premiers brouillards car j'aime l'automne et j'espère qu'il tiendra ses promesses ...
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@ bientôt ...
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LA MANCHE EN SEPTEMBRE ...
Profiter de belles journées en Septembre pour faire le tour du port de Barfleur ...
Le bord de mer est beau avec ces reflets changeant ...
Trainer sur le quai et capter la douce lumière ...
Les filets sont entassés attendant un nouveau départ ...
La rouille donne aux anneaux une couleur chaude ...
Petite noix de Saint Jacques sortie de l'eau pour mourir sur ce filet ... Triste fin ...
Il bat pavillon français, il est fier ...
De son sapin de Noël arrimé à l'arrière ...
Pourquoi un sapin sur un bateau ? Je l'ignore mais il n'était pas le seul ...
La mer se retire laissant le sable prendre sa couleur ...
De grandes nappes d'eau se forment ...
Où quelques algues profitent encore de la chaleur ...
Petit coquillage déserté par toute vie ...
Ce drôle de coquillage a la forme d'un pied ...
Ce joli crabe noir a pensé qu'il était bien à l'abri des regards... Raté ! ...
Je vois le chiffre 21 dans le sable ... Vous aussi ? ...
Illusion d'optique : je vois ce pied bombé alors qu'il est creux dans le sable ...
Petit oiseau tu as laissé ton empreinte sur le sable mouillé ! ....
Et le chien aussi ...
Impossible d'identifier cette longue trace de plus d'un mètre ...
Par contre, là j'ai ma petite idée ...
Ces ombres que dessine le soleil couchant me font penser à des fées ...
En se retirant la mer offre des paysages toujours nouveaux ...
Un ciel balayé, presque bleu partout ...
Le Cotentin et son climat si doux, voit pousser toutes sortes d'espèces exotiques ...
J'aime tous les hortensias ... Inconditionnelle, je suis ...
Cette drôle de fleur prise en contre jour, est une Cobée grimpante (Cobaea scandens) ...
Originaire du Mexique, cette grosse fleur campanulée formant une cloche qui se termine par une grande corolle évasée, fut introduite en France au XVIIIème siècle.
Son feuillage est caduc. Ses fleurs évasées ont des diamètres variant de 3 à 5 centimètres. C'est à la tombée de la nuit qu'elle dégage un effuve doux et agréable.
Cette plante herbacée semi-ligneuse frôle facilement les 7 à 8 mètres. Une vraie grimpante ...
Ce drôle de coquillage a attisé ma curiosité : c'est une gorgone ! ...
Rien à voir avec ces créatures fantastiques de la mythologie grecque dont le regard a le pouvoir de pétrifier qui les regarde ...
J'ai osé la regarder et l'ai trouvée très jolie ! Ce rose, un peu fané, est doux au regard ...
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Il me reste à vous parler du Musé Christian Dior à Granville qui, cette année, expose des chapeaux ...
Mais ce sera pour la prochaine fois ...
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@ bientôt ...
COTENTIN ...
J'irai revoir ma Normandiiiie...
Trois ans sans voir le Cotentin ... J'étais en manque ...
Cette fois je suis du côté est du Cotentin, région que je découvre...
Barfleur la jolie ...
L'arrière saison s'annonce belle ... L'air ici est enfin respirable ...
Lever le nez et apercevoir les jolies céramiques sur les toits ...
Et lucarnes ...
L'église de granit est imposante et résistante aux intempéries ...
Des ruelles ensablées mènent à la mer ...
La mer est calme, le vent balaie quelques traces de nuages ...
Un joli verger est au bout de ces murs ...
Le vitrail tel un soleil attire le regard et incite à la visite de l'église Saint Nicolas ...
Le soleil de septembre filtre le verre et adoucit l'ambiance ...
Clairement les vitraux sont à tendance maritime...
Un chemin de croix en très bon état fait le tour de toute l'église ...
Sous un plafond inspirant ...
Des fresques très bien conservées ...
Renvoient une belle lumière dorée ...
L'autel lumineux et imposant ...
Invite au repos ...
Au sortir d'une tempête ou d'un naufrage, l'ex-voto de marine rappelle la dure vie des marins ...
Les premières pommes tombent et le cidre nouveau va pétiller dès l'automne ...
Quitter Barfleur et repartir sur la côte ouest à Granville ...
Tout ici respire le calme, du ciel à la mer ...
Rares sont les touristes sur la plage malgré la douceur de septembre ...
Telle une artiste, la mer laisse ses empreintes changeantes sur le sable fin ...
Les couleurs de la Manche : ciel bleu, mer turquoise et sable blond ...
Remonter la même côte jusqu'au Nez de Joburg ...
Bord de mer aux côtes sauvages ...
Le chemin des contrebandiers surplombe des falaises abruptes ....
Desquelles je ne m'approche pas trop ...
Le vent soulève quelques vagues dont l'écume vient mourir sur les rochers ...
Traditionnelle et très conventionnelle photo de Normandie avec ses hortensias ... Mais j'aime toujours bien ...
Ces montagnes tombant dans la mer ...
Et ces murets n'ont rien à envier à la belle Irlande ...
Tout y est : le vert des prés, la belle Jersiaise blonde qui broute et les hortensias (roses, cette fois) ...
Les huitres de pleine mer au goût si frais et prononcé ...
Et les moules marinières accompagnées du bon cidre ...
J'étais bien en Normandie cette semaine ...
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Après cet été particulièrement chaud et sec qui n'en finit pas ...
J'avais besoin de marcher dans les pas de mes ancêtres vikings ...
Je vous retrouve très vite pour la suite du voyage ...
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@ bientôt ...
ESCAPADE PRINTANIÈRE ...
Le soleil de printemps donne l'envie d'aller voir ailleurs ...
J'ai bien une petite idée depuis un moment ...
Et justement, sur la route, se trouve un endroit à visiter absolument ...
C'est Bourdonné ! ...
Un joli village dans les Yvelines ...
Aux maisons cossues ...
Dont celle-ci ... CHEZ ERWAN ...
Un endroit pas ordinaire avec un patron extraordinaire ...
On ne se fie pas aux apparences, le four à bois ne cuit plus de pizzas ...
Erwann cuit toutes ses viandes et poissons dans ce four ... Et il le fait bien ... Très bien même ...
On peut choisir de manger dans la deuxième salle, plus fraîche ...
Au mileu des bouteilles ...
Pas de carte des vins ...
Plus de 900 références vous attendent ici ...
Vous allez directement dans la cave choisir votre vin ...
Certaines bouteilles réveilleront en vous des souvenirs ...
Et cinquante minutes plus tard, arriver ici ...
Revoir cette maison et son fabuleux jardin de peintre ...
Aux couleurs intemporelles ...
Bienvenue à Giverny ...
Chez Claude Monet ...
Rien n'a changé ... l'entrée et ses voilages continuent de traverser le temps ...
Dans cette maison, la couleur est reine ...
Descendre quelques marches et entrer dans l'atelier du peintre ...
Où sont toujours exposées quelques belles oeuvres ...
Le salon et ses meubles en rotin ...
Une belle méridienne fleurie invite au repos ...
Claude Monet et sa seconde épouse Alice ...
Sa chambre au charme désuet ..
Quelques beaux meubles du XVIIIème siècle ...
Dont son bureau ...
On a l'impression que cette maison est habitée ..
Que quelqu'un va dormir dans cette chambre ce soir ...
La machine à coudre de la maitresse de maison ...
La salle à manger d'un beau jaune chrome ...
Et ses faïences bleues ...
Quand toutes les lumières sont allumées, le service de vaisselle resplendit ...
Il n'y a qu'à Giverny où l'on peut voir des rideaux en broderie anglaise ...
Les estampes japonaises tant aimées par l'artiste ...
Les cuivres illuminent les murs de la cuisine ...
Les faiences bleues mettent en valeur le vieux fourneau ...
Un petit voilage vichy complète ce total look ...
Laitons ...
Et cuivres rutilent ...
L'ensemble est brillant ...
L'incontournable boutique vous attend à la sortie ...
L'occasion d'y voir de belles photos anciennes ...
De famille ...
Ou bien d'amis fidèles avec, notamment ici, à droite Georges Clémenceau reconnaissable à son petit chapeau ...
Les couleurs de Giverny sont dans cette petite vitrine souvenir ...
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Ce retour dans le passé aide à aller de l'avant ...
Tout ici semble être exactement comme avant, dans mon souvenir ...
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CHEZ ERWANN - 8 Place de l'église - 78113 BOURDONNÉ
Tél 01 34 87 14 98
Ne désespérez pas de pouvoir réserver une table...
Anticipez largement à l'avance ou sinon, allez y le midi en semaine ...
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LA FETE DES PLANTES A APREMONT SUR ALLIER ...
Dimanche dernier des horticulteurs venus de toute la France exposaient leurs plantes, au bord de l'eau ...
Apremont sur Allier, magnifique petit village rural de 70 âmes s'étire le long de la rivière éponyme ...
Situé en Berry, il fait face à la Bourgogne sur la rive d'en face ...
Amoureuse de ce joli village depuis des années, je ne m'en lasse pas ...
Les pierres aux couleurs chaudes ne font qu'une avec cette verdure ...
Les volets ont tous la même couleur...
Pour créer une harmonie parfaite ...
Apremont était un village de carriers ...
Toutes les pierres étaient acheminées par voie fluviale dans des bâteaux à fond plat ...
La cathédrale d'Orléans et l'abbaye de Saint Benoit sur Loire ont été édifiées avec ces mêmes pierres ...
Au charme certain ...
Cette maison a la privilège d'être dans le parc floral ...
Le passé médieval du village est incontestable ...
C'est dans un paysage de bocages qu'à partir de 1970 ...
Gilles de Brissac a imaginé et fait réaliser ce parc floral de 4 hectares ...
Qui englobe une partie du village ...
Il attire 40 000 visiteurs chaque année durant la belle saison ...
Extrêment fleuri il contribue à maintenir le village en vie ...
Les pivoines simples ou doubles sont un ravissement ...
Mais les pavots aux couleurs changeantes ...
Et jupes joliment froissées ...
N'ont rien à leur envier ...
Le printemps est vraiment ...
Une merveilleuse saison ...
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Ce fut un dimanche particulièrement chaud et beau ...
Cette visite, je l'ai partagée avec des amis ...
Ravis eux aussi ... Enfin... je crois ...
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@ bientôt ...